
Le Premier ministre thaïlandais, Anutin Charnvirakul, a reconnu l’ampleur de la dette accumulée par le Bureau national de sécurité sanitaire (NHSO) envers les hôpitaux dans le cadre du programme de couverture universelle, connu sous le nom de « Gold Card ». Face à une crise financière croissante, le gouvernement envisage d’utiliser le budget central pour apurer les arriérés, à condition que la demande réponde aux critères budgétaires.
La situation a été mise en lumière par le Dr Rianthong Nanna, directeur de l’hôpital Mongkutwattana, sur Chaeng Watthana à Bangkok, qui a annoncé la suspension des services ambulatoires pour les patients Gold Card, faute de paiement de factures médicales dépassant 110 millions de bahts. Selon lui, l’hôpital a dû contracter des emprunts pour verser les salaires du personnel, dénonçant l’inaction du NHSO et accusant l’organisme de « prendre les patients en otage ».
Le litige remonte à 2020, lorsque l’hôpital a intégré le système de santé universel après l’exclusion de nombreuses cliniques privées. Une première dette de 13 millions de bahts reste encore en cours d’examen par le tribunal administratif.
Le NHSO, par la voix de son secrétaire général adjoint, le Dr Attaporn Limpanyalert, conteste le montant avancé par l’hôpital, affirmant que la somme réellement vérifiée s’élève à environ 37 millions de bahts, en attente de validation budgétaire. Il a assuré que des solutions alternatives seraient mises en place pour garantir la prise en charge des 47 000 patients enregistrés à Mongkutwattana.
La crise a suscité une vive inquiétude parmi les professionnels de santé et les parlementaires. Le sénateur Veerapun Suvannamai a proposé d’utiliser 8 milliards de bahts récemment débloqués du fonds central pour régler les dettes hospitalières. Il a mis en garde contre les conséquences graves d’un non-paiement : rupture d’approvisionnement en médicaments, retards de salaires et pénurie de matériel chirurgical.
Anutin a affirmé qu’il agirait rapidement si la situation était jugée urgente.