suite de cette affaire :
Le 4 janvier, à l’occasion du 77e anniversaire de l’indépendance du Myanmar, 151 Thaïlandais ont été libérés, mais les quatre pêcheurs thaïlandais capturés par la marine birmane le 30 novembre n’ont pas été relâchés. Le général thaïlandais Thatchai Pitaneelabut a accueilli les Thaïlandais libérés à Chiang Rai. Ils avaient été contraints de travailler pour des centres d’appels en Birmanie et avaient déjà purgé une partie de leur peine. Il ne s’agissait donc pas de malfrats violents.
La junte birmane a également libéré plus de 6 000 prisonniers dans le cadre d’une amnistie de masse, mais cela n’incluait qu’une petite proportion de détenus politiques. Le général Min Aung Hlaing a accordé des amnisties à 5 864 prisonniers du Myanmar et à 180 étrangers qui seront expulsés. Les conditions de libération stipulent que les détenus libérés devront purger le reste de leur peine initiale s’ils enfreignent à nouveau la loi.
Le général Zaw Min Tun a déclaré que ,parmi les personnes libérées figuraient environ 600 prisonniers poursuivis en vertu de l’article 505 du Code pénal du Myanmar, qui érige en crime le fait de diffuser de fausses nouvelles. En d’autres termes, ils avaient été condamnés pour « délit d’opinion ». Il a ajouté que la plupart des étrangers libérés sont des Thaïlandais arrêtés pour avoir joué au casino dans la ville frontalière de Tachileik.
Les libérations de prisonniers ont commencé samedi et peuvent prendre quelques jours. Aucune indication n’a été donnée quant à la libération d’Aung San Suu Kyi, qui purge une peine de 27 ans de prison pour des motifs pour le moins contestables. Depuis le coup d’État de février 2021, 28 096 personnes ont été arrêtées pour des raisons politiques, et au moins 6 106 civils ont été tués par les forces de sécurité.
Les autorités thaïlandaises avaient assuré que les quatre pêcheurs seraient libérés début décembre puis, ne voyant rien venir, avaient juré qu’ils sortiraient à l’occasion de cette amnistie annoncée. Le fait que la junte birmane ne les libère pas est un affront pour le gouvernement thaïlandais. Il est difficile de comprendre la stratégie de la junte birmane alors que la Thaïlande et en particulier son armée font montre d’une grande compréhension, pour ne pas dire empathie, vis-à-vis de la junte.