Égalité du mariage en Thaïlande ! La chambre basse de Thaïlande a adopté mercredi le projet de loi sur l’égalité en matière de mariage, qui fera du pays le premier en Asie du Sud-Est à légaliser le mariage homosexuel. Le vote s’est déroulé avec un score écrasant de 399 voix pour et seulement 10 voix contre, contournant ainsi tout veto potentiel du Sénat. Cependant, le projet de loi doit être approuvé par le Sénat avant de devenir loi. Le Sénat discutera du projet avant Songkran et votera avant la fin de son mandat (mai / juin)
L’adoption du projet de loi est une victoire significative pour les groupes de défense LGBTQ+ en Thaïlande, qui font campagne depuis des années pour l’égalité du mariage.
La nouvelle législation doit aussi conférer aux couples homosexuels des droits en matière d’adoption et d’héritage ainsi que de traitements médicaux, de déductions fiscales, de droit d’approuver le traitement médical des conjoints, etc.
Selon le projet de loi, les couples de même sexe qui souhaitent se fiancer ou se marier doivent être âgés d’au moins 18 ans, afin de protéger les mineurs contre le mariage forcé, ce qui est conforme à la convention sur la protection des droits de l’enfant, a déclaré Danuporn Punnakan, député Pheu Thai.
Cela ne représente pas seulement un changement juridique, mais une profonde déclaration d’inclusion et d’acceptation dans une société connue pour sa communauté LGBTQ+ dynamique et diversifiée mais aussi pour ses valeurs traditionnelles.
La Thaïlande est depuis longtemps une destination où les touristes LGBTQ+ se sentent les bienvenus. Cependant, jusqu’à présent, la reconnaissance légale des unions homosexuelles était en retard par rapport à l’acceptation sociétale.
Avec cette victoire législative, la Thaïlande devient l’un des rares pays d’Asie à reconnaître le mariage homosexuel, rejoignant ainsi Taïwan, qui est entré dans l’histoire en mai 2019 en devenant le premier pays d’Asie à légaliser le mariage homosexuel.
Les pays d’Asie du Sud-Est ont été plus prudents dans leur approche de cette question.
L’audace de la Thaïlande pourrait ainsi servir de catalyseur de changement, incitant les pays voisins à réévaluer leurs politiques en matière de droits LGBTQ+.
Par exemple, en Indonésie, le plus grand pays à majorité musulmane au monde, les droits LGBTQ+ sont confrontés à des défis considérables, sans aucune reconnaissance juridique des relations homosexuelles.
De même, la Malaisie a des lois strictes contre l’homosexualité. Se refermant actuellement sur un islam rigoriste, on voit mal la Malaisie sauter le pas.
D’un autre côté, les Philippines ont fait preuve d’une certaine ouverture envers la communauté LGBTQ+, même si elles n’ont pas encore légalisé le mariage homosexuel.
Le Vietnam a pris des mesures pour abolir les amendes pour les mariages homosexuels, une avancée vers la tolérance, même si cela ne va pas jusqu’à la reconnaissance légale.
Le Cambodge, adepte du même bouddhisme theravada que la Thaïlande et avec des familles royales aux mêmes caractéristiques, pourrait être le prochain pays à entériner l’union des personnes de même sexe.
Au-delà de son importance sociale et culturelle, la légalisation du mariage homosexuel en Thaïlande pourrait avoir des implications économiques substantielles. Le secteur du tourisme LGBTQ+, qui représente déjà une part importante de l’industrie touristique thaïlandaise, devrait bénéficier de cette évolution.
La reconnaissance légale des mariages homosexuels renforce la réputation de la Thaïlande en tant que destination inclusive, attirant potentiellement davantage de visiteurs du monde entier. En terme de soft power, c’est un atout certain.
De plus, la décision ouvre la porte à diverses industries, des services juridiques à l’immobilier, pour répondre plus efficacement aux couples LGBTQ+.
