Niwatchai Kasemmongkol, secrétaire général de la Commission nationale anti-corruption, a déclaré, lors d’une conférence de presse mercredi soir, qu’il n’avait pas pour mandat d’empêcher le gouvernement d’aller de l’avant avec le projet de portefeuille numérique de 10 000 bahts, mais prévient que le gouvernement pourrait enfreindre les lois.
Il prévient que le projet pourrait bénéficier indûment à certains groupes, grandes entreprises ou partis politiques ou individus et que la nation n’est pas en crise économique pour avoir besoin d’un tel programme.
Niwatchai demande également à la Commission électorale de vérifier si les promesses de campagne du parti Pheu Thai sur cette question correspondent réellement au projet du gouvernement. Il ajoute que le gouvernement pourrait plutôt se concentrer sur l’aide à ceux qui sont vraiment dans le besoin.
« Les lois ne donnent pas à la NACC le pouvoir d’arrêter [le projet] à moins qu’il n’y ait de la corruption… », a déclaré Niwatchai.
Niwatchai Kasemmongkol, craint que cette tendance consistant à promettre une chose avant une élection et à prendre des mesures différentes par la suite puisse créer un précédent troublant.
En outre, des appréhensions existent quant aux risques potentiels de corruption et au rapport coût-efficacité de la manne.
Les économistes ont déjà expliqué que le coup de fouet espéré ne sera aussi important que le gouvernement le dit. La commission a souligné que le multiplicateur budgétaire de cette politique n’est que de 0,4 et non de 1. C’est à dire qu’un milliard de bahts injecté ne créera que 400 millions de richesse.
Niwatchai a déclaré que la NACC a souligné que ces problèmes doivent être résolus avant de mettre en œuvre le projet, et que l’agence continuera à surveiller de près, en particulier en ce qui concerne la corruption.
Lorsqu’on lui a demandé s’il existait des preuves que cette politique pourrait bénéficier davantage aux grandes entreprises qu’aux petites, Niwatchai a répondu qu’il n’y en avait aucune pour le moment.
Il a également déclaré que les recommandations de la NACC sont basées sur des études d’universitaires et qu’il appartient au gouvernement de prendre les décisions car la NACC n’a pas le pouvoir d’arrêter la mise en œuvre du projet.
Le gouvernement a affirmé hier sa ferme volonté d’aller de l’avant en l’absence de réponse claire de la NACC
Niwatchai a souligné que c’est le peuple qui portera la responsabilité du remboursement de la dette de 500 milliards de bahts au cours des 4 à 5 prochaines années.
De plus, cette dette pourrait potentiellement entraver la capacité du gouvernement à investir dans d’autres projets à l’avenir.
La commission a également recommandé que le gouvernement respecte strictement les réglementations pour garantir que le prêt de 500 milliards de bahts ne viole pas les lois sur la discipline budgétaire et la constitution, qui stipule que de tels prêts ne peuvent être contractés qu’en temps de crise.
De son côté, Le Comité de politique monétaire de la Banque de Thaïlande (MPC) réuni mercredi a voté par 5 voix contre 2 en faveur du maintien du taux d’intérêt directeur à 2,5 %, comme prévu.
Le comité a souligné que l’économie thaïlandaise s’est déjà remise de la pandémie de COVID-19, mais que sa croissance reste inférieure à celle de ses voisins à cause d’un affaiblissement de la demande mondiale et d’un ralentissement de la croissance chinoise. En outre, le déclin de la compétitivité entrave les exportations. Néanmoins, la demande intérieure continue de constituer un moteur économique solide, au côté du tourisme.
Le comité a observé que le ralentissement économique au quatrième trimestre et tout au long de 2023 est plus grave que prévu. Les perspectives de croissance pour 2024 devraient se situer dans une fourchette de 2,5 à 3 %.
Concernant le baht, le MPC a noté un affaiblissement par rapport au dollar américain depuis le début de 2024.
Le graphique montre clairement que la Thailande ne s’en sort pas. Le gouvernement appelle cela une crise, la Banque Centrale et la NACC, une simple atonie.
Le Vietnam, la Malaisie et l’Indonésie sont notoirement dynamiques mais voir les Philippines s’en sortir bien est quelque peu dérangeant.
