Thaïlande: accord de principe pour la paix dans le Sud musulman
Le gouvernement thaïlandais et un groupe rebelle musulman actif dans l’extrême-sud du royaume ont trouvé mercredi un accord vers une sortie de conflit, après deux jours de discussions à Kuala Lumpur sous l’égide d’un médiateur malaisien.
Les deux camps partagent le principe d’une feuille de route « améliorée » pour rétablir la paix, dans une région où les violences durent depuis 20 ans, a déclaré aux journalistes le négociateur malaisien Zulkifli Zainal Abidin.
D’autres réunions sont prévues fin février et en mars pour déterminer les détails du texte ayant pour but la fin des hostilités et le dialogue public, a-t-il indiqué.
Les différentes parties espèrent notamment aboutir à un cessez-le-feu durant le mois du ramadan, qui débute le 10 mars, et le nouvel an thaï, mi-avril.
« Nous espérons que le changement de gouvernement en Thaïlande va aider à résoudre le conflit », a indiqué de son côté Anas Abdulrahman, chef de la délégation des rebelles du Barisan Revolusi Nasional (BRN).
Il s’agit des premiers pourparlers depuis la nomination comme Premier ministre de Srettha Thavisin, en août, un homme d’affaires qui a refermé une quasi-décennie de domination par les généraux depuis le coup d’Etat de 2014.
Le dirigeant a nommé en novembre dernier un civil dans le rôle de négociateur en chef, habituellement dévolu aux cadres de l’armée.
La Thaïlande, pays à forte teneur bouddhique, est aux prises avec une insurrection armée qui réclame une plus grande autonomie dans des provinces à majorité musulmane situées près de la frontière avec la Malaisie.
Plus de 7.300 personnes ont été tuées en lien avec le conflit depuis 2004, année charnière qui a marqué le retour des violences, selon l’ONG locale de surveillance Deep South Watch.