Mercredi, les défenseurs de l’avortement ont soumis une pétition au Dr Thossaporn Sereerak, député Pheu Thai de Phrae et membre de la Commission de la santé publique à l’Assemblée nationale, exigeant un accès plus facile à l’avortement.
Supecha Baotip du Tamtang Group, une association de défense de l’avortement sans risque, a déclaré que les femmes enceintes ont effectivement le droit de demander un avortement médicamenteux, mais qu’il est difficile de trouver légalement un service de santé pour le pratiquer.
« Bien que la loi autorise déjà l’avortement, dans la pratique, les femmes qui connaissent une grossesse non désirée et souhaitent un avortement en toute sécurité ont du mal à bénéficier de ce service pourtant parfaitement légal. Il n’y a aucune amélioration depuis que la loi a été modifiée en septembre 2022. » a déclaré Mme Supecha.
Le groupe a exhorté la commission parlementaire à exiger du ministère de la Santé publique qu’il augmente le nombre de services d’avortement sécurisé bénéficiant d’un budget du Bureau national de sécurité sanitaire (NHSO), afin de garantir qu’ils couvrent l’ensemble du pays. Il a également exigé une liste de centres de services d’avortement sécurisé et des mesures visant à promouvoir les interruptions médicales d’avortement en toute sécurité.
Mme Supecha a déclaré que le groupe avait mené une enquête et constaté que rien n’avait beaucoup changé pour les femmes cherchant à accéder aux services d’avortement légaux depuis l’entrée en vigueur de la loi, car ces services restent rares dans le pays. Les frais restent également élevés, allant de 3 000 à 20 000 bahts, selon la durée de la gestation.
Bien que le NHSO offre un service gratuit aux membres de sa « carte d’or » pour les avortements médicamenteux, les hôpitaux refusent de fournir ce service, affirmant qu’aucun médecin n’est disponible, a déclaré Mme Supecha.
L’association a mené une enquête auprès des médecins et a découvert que la plupart d’entre eux ne souhaitaient pas pratiquer l’avortement pour un certain nombre de raisons, notamment religieuses. « Les services d’avortement sécurisé restent donc inaccessibles pour la plupart des femmes qui en ont besoin, comme avant la légalisation », a ajouté Mme Supecha.
Le groupe a également suggéré que le NHSO accepte les plaintes de celles qui se sont vu refuser un avortement dans les hôpitaux. Le ministère de la Santé publique a quant à lui demandé que les avortements soient pratiqués à distance via la télémédecine, a déclaré Mme Supecha.
Auparavant, pratiquer un avortement était déjà un défi car il fallait d’abord obtenir l’avis d’un médecin pour savoir si une femme pouvait subir une telle procédure en toute sécurité.
Aujourd’hui, le problème reste bloqué à cette première étape consistant à accéder à un médecin disposé à donner un avis médical, avant même de fournir le service, a ajouté le député – Dr Thossaporn.
La commission parlementaire invitera le ministère de la Santé publique, le NHSO, les agences d’État et le groupe Tamtang à proposer une ligne directrice politique que le ministère devra observer, a-t-il déclaré.