
Le gouvernement thaïlandais s’apprête à remplacer la loi hôtelière de 1994 par une nouvelle « Loi sur l’hébergement », plus adaptée aux réalités du tourisme contemporain. Le texte, en cours de rédaction par le Conseil d’État, vise à encadrer un secteur en pleine mutation, marqué par l’essor des séjours alternatifs et des plateformes numériques.
La réforme élargira la définition légale de l’« hébergement » pour inclure les homestays, auberges de jeunesse, tentes, maisons dans les arbres et autres formes non conventionnelles. Ces structures, souvent exclues du cadre légal actuel, jouent pourtant un rôle clé dans l’économie locale et le tourisme responsable.
Pour éviter une approche uniforme, la nouvelle loi prévoit des règles modulables selon la taille et le niveau de risque des établissements. Les petites structures pourront se contenter d’un système de notification ou d’enregistrement simplifié, sans passer par des procédures de licence lourdes. Les normes seront également ajustées pour ne pas imposer aux hébergements modestes les mêmes exigences que les grands hôtels.
Autre avancée : la mise en place d’un système électronique pour l’enregistrement des clients et les demandes de licence. Une « Super Licence » permettra de regrouper plusieurs activités sous une seule autorisation, réduisant ainsi la charge administrative pour les entrepreneurs.
Enfin, le texte introduira une régulation des plateformes de réservation en ligne telles qu’Airbnb, Agoda ou Booking.com. Objectif : garantir la protection des consommateurs, assurer une concurrence équitable entre petits et grands acteurs, et inciter les hébergements informels à rejoindre le système officiel.
Cette réforme marque une étape importante dans la modernisation du secteur touristique thaïlandais, en phase avec les nouvelles attentes des voyageurs : tourisme de niche, bien-être, expériences locales et respect de l’environnement. Elle pourrait aussi stimuler l’innovation et l’inclusion économique dans les régions moins touristiques, tout en renforçant la transparence et la qualité des services.