Pichai
La Bourse de Thaïlande (SET), fermée lundi pour un jour férié, a annoncé des mesures temporaires face à la guerre commerciale lancée par les États-Unis. Dès mardi, elle interdit la vente à découvert sur la plupart des actions jusqu’à vendredi et réduit les marges de volatilité pour soutenir la stabilité du marché et la confiance des investisseurs. En outre, la fluctuation des marges sera limitée de moitié (à 15 %) sur les actions locales et étrangères. Le SET a clôturé vendredi en baisse de 3,15 %, à 1125,21 points et de 6,1 % mardi.
Le contexte économique est marqué par la tension commerciale provoquée par les nouveaux droits de douane imposés par Donald Trump, qui risquent de créer une récession mondiale. Les États-Unis, étant le premier marché d’exportation de la Thaïlande, représentent un enjeu crucial avec un excédent commercial de 45 milliards de dollars.
La Première ministre thaïlandaise, Paetongtarn Shinawatra, a exprimé sa volonté de négocier une réduction des droits de douane. Le vice-Premier ministre Pichai Chunhavajira est chargé de négocier avec l’administration Trump.
De son côté, la Malaisie appelle les pays de l’Asean à une réponse collective face aux droits de douane imposés. Le Premier ministre malaisien, Anwar Ibrahim, met en avant le potentiel du marché régional de 640 millions d’habitants pour négocier avec Washington.
Les ministres de l’Économie de l’Asean se réuniront le 10 avril pour discuter d’une stratégie commune. Les capitales de la région privilégient une approche coordonnée sans escalade, excluant des droits de douane réciproques. Cependant, les intérêts des pays membres divergent : Singapour et le Cambodge sont touchés différemment par les taux, tandis que le Vietnam et l’Indonésie explorent des solutions bilatérales sans succès notable. Le Vietnam voudrait un report pour l’application des taxes.
La stratégie collective reste complexe, car les pays de l’Asean ont des contraintes économiques qui rendent difficile l’équilibre commercial exigé par les États-Unis.
Les tarifs douaniers, appliqués en deux phases, incluent un taux général de 10 % et des tarifs spécifiques de 36 % pour la Thaïlande à partir du 9 avril. Certains produits, comme l’acier et l’aluminium, sont exclus, tandis que d’autres pourraient être soumis à des droits futurs.
Face à ces défis, la Thaïlande propose une stratégie en cinq points :
- + Une augmentation des importations américaines dans les secteurs de l’énergie, de l’aviation et de l’agriculture
- + Collaboration avec des groupes agricoles et industriels américains (sans précision)
- + Promotion des investissements thaïlandais aux États-Unis
- + Réduction des barrières à l’importation, sans précision
- + Lutte contre la fraude, principalement chinoise, qui exporte aux États-Unis des produits (dont les panneaux solaires) en passant par la Thaïlande pour bénéficier du niveau de taxes plus bas.
Enfin mardi soir, la Première ministre Paetongtarn Shinawatra a confirmé une rencontre avec le représentant américain au commerce, sans fournir de détails. Face à ces tensions, le gouvernement encourage les exportateurs thaïlandais à diversifier leurs marchés et prévoit des mesures de soutien pour les entreprises affectées. Les droits de douane pourraient réduire de 1 % la croissance économique de cette année, initialement fixée à 3 %.
