
"On" a bien envoyé 2 millions de bahts aux médaillés mais "on" a retenu 1,9 million sur cette prime...
L’ONG appelée Organisation anti-corruption de Thaïlande (ACT) dénonce fermement la décision de l’agence gouvernementale, Commission nationale anti-corruption (NACC), d’attribuer à l’Office national d’audit (SAO) ou Cour des Comptes la meilleure note en matière d’intégrité et de transparence pour 2025. Ce classement survient alors que le SAO est au cœur d’une enquête sur l’effondrement meurtrier de son propre immeuble en mars, ayant causé 89 morts et plus de 2 milliards de bahts de dégâts.
Pour Mana Nimitmongkol, président de l’ACT, ce score élevé est en décalage total avec la réalité et risque de discréditer l’évaluation du degré de corruption, censée renforcer la confiance du public. Il appelle à revoir les critères de notation, trop basés sur des documents internes, et à privilégier la réalité du terrain et l’impact sur les citoyens.
La députée Rukchanok Srinork a également critiqué ce classement sur les réseaux sociaux. Les internautes, eux, ironisent : « Si le SAO est le plus transparent, que dire des autres ? »
L’actualité fournit des exemples de la « corruption au quotidien » en Thaïlande.
Des joueurs de sepak takraw, médaillés d’or aux Jeux asiatiques 2022, n’ont reçu que 100 000 bahts sur les 2 millions promis. L’ancien champion Suebsak Phunsueb dénonce une pratique opaque où 95 % des primes auraient été « volontairement » redistribués dans un fonds commun. Des pressions auraient dissuadé les athlètes de se plaindre. L’Association thaïlandaise de takraw a ordonné le départ des responsables, mais n’a pas révélé les bénéficiaires des sommes détournées.
Enfin, des députés de l’opposition s’interrogent sur les 41 millions de bahts alloués à un marché agricole central à Phayao, alors que le site reste vide. Ils craignent une monopolisation du marché ou un projet fantôme. D’autres pointent le déséquilibre entre les budgets modestes alloués aux associations agricoles et ceux, plus importants, destinés aux véhicules pour les hauts gradés militaires, jugés excessifs.