Le ministère des Affaires étrangères rencontrera des diplomates de pays africains pour répondre aux préoccupations suite aux informations selon lesquelles la Thaïlande envisage de vendre à leurs pays 15 000 tonnes de riz de qualité douteuse provenant du programme de subvention aux riziculteurs de l’administration Yingluck Shinawatra.
Le vice-Premier ministre et ministre du Commerce, Phumtham Wechayachai, a déclaré que la vente aux enchères prévue des anciens stocks est devenue problématiques à cause des « râleurs » malgré des tests en laboratoire confirmant que ce riz est sans danger pour la consommation.
Il a déclaré qu’il était conscient des préoccupations exprimées par les ambassadeurs africains en Thaïlande et que le ministère des Affaires étrangères les rencontrerait pour répondre à leurs questions.
M. Phumtham a également déclaré que les expéditions de riz thaïlandais vers les marchés étrangers sont inspectées pour garantir qu’elles répondent aux normes du ministère du Commerce extérieur.
Les inquiétudes des diplomates africains surviennent alors que la Public Warehouse Organisation (PWO) s’apprête à vendre aux enchères les anciens stocks de riz.
Selon le PWO, 15 000 tonnes de riz seront vendues aux enchères depuis deux entrepôts : 11 656 tonnes depuis l’entrepôt de Kittichai et 3 356 tonnes depuis l’entrepôt de Phoonpol Trading.
Le PWO doit expliquer en détail les termes de la vente aux soumissionnaires potentiels. Les enchérisseurs sont autorisés à inspecter le riz dans les entrepôts du 31 mai au 7 juin. Ils pourront postuler le 10 juin. Les personnes éligibles seront annoncées le 13 juin. La vente aux enchères aura lieu le 17 juin.
Les inquiétudes des diplomates africains concernant le riz controversé ont été rapportées par le site d’information Nation, basé à Nairobi, au Kenya. Des diplomates africains à Bangkok ont fait part de leurs inquiétudes au ministère des Affaires étrangères et ont demandé aux autorités d’expliquer pourquoi elles souhaitent vendre ce riz en Afrique plutôt qu’au niveau national.
Les diplomates africains s’inquiètent car la Thaïlande est l’un des plus grands exportateurs de riz dans la région, vendant en gros à des pays comme le Kenya, le Nigeria et l’Afrique du Sud. Par exemple, en 2022, le Kenya a acheté pour 10,4 millions de dollars de riz thaïlandais, selon les chiffres de l’ONU Comtrade.
Les internautes nigérians s’étaient déjà ému même si le Nigeria importe moins de Thaïlande.
Le gouvernement s’est embarqué dans cette histoire, au départ anecdotique, uniquement pour prouver que la sœur de Thaksin a été une bonne première ministre contrairement à ce que prétendait Prayut Chan-o-cha et l’armée. Vendre ce riz montrerait que le royaume n’a pas perdu d’argent dans le projet de subvention du riz. Mais faire autant de battage médiatique pour une vente aux enchères de 15000 tonnes n’a aucun sens. La plupart du riz lié aux subventions a déjà été vendu. 15000 tonnes, c’est une quantité négligeable que la Thaïlande pourrait se permettre de « perdre », cela lui éviterait de se décrédibiliser en Afrique. Elle a exporté 2 500 000 tonnes au cours du premier trimestre 2024.
