
L’économie thaïlandaise a enregistré un léger ralentissement en mai, en raison d’un affaiblissement simultané des secteurs manufacturier, commercial et touristique, selon la Banque de Thaïlande.
La production industrielle a fléchi, notamment dans les appareils électriques (comme les climatiseurs), après une phase de reconstitution des stocks, tandis que la maintenance des raffineries a freiné les productions de matériaux de construction et de produits pétroliers. En revanche, le secteur automobile a poursuivi sa progression, soutenu par la demande intérieure.
Le tourisme a également marqué le pas, avec un recul des recettes lié à la baisse du nombre de voyageurs long-courriers, traditionnellement plus dépensiers. Cette baisse s’explique par l’effet de rattrapage après le pic de fréquentation durant le festival de Songkran. Toutefois, les arrivées en provenance de Chine, de Malaisie et du Japon ont augmenté, portées par de longues périodes de congés dans ces pays.
L’investissement privé s’est modéré après une dynamique forte le mois précédent, tandis que la consommation privée est restée stable, tirée par une hausse des achats de biens durables qui a compensé une baisse dans les services.
Sur le front du commerce extérieur, les exportations (hors or et corrigées des variations saisonnières) ont bondi, portées par une demande internationale accrue — notamment en électronique, en machines, en automobiles, et en produits agricoles (durians, mangoustans). Une accélération des livraisons avant l’entrée en vigueur de droits de douane américains a également contribué à cette hausse.
En revanche, les dépenses publiques ont reculé.
L’inflation générale a légèrement basculé en territoire négatif, du fait d’une baisse des prix des produits frais, tandis que l’inflation sous-jacente a augmenté sous l’effet du renchérissement des aliments préparés. L’inflation énergétique, quant à elle, est restée modérée.
Parmi les principaux risques à surveiller : l’évolution de la politique commerciale internationale, la reprise du tourisme, la capacité des entreprises à s’adapter à une concurrence accrue et à des comportements de consommation en mutation, ainsi que les tensions géopolitiques et les incertitudes domestiques.
Une guerre avec le Cambodge ou un Coup d’État aurait des conséquences dramatiques pour une économie thaïlandaise souffreteuse.