La Cour suprême a ordonné à l’armée de verser deux millions de bahts en compensation à la famille d’un militant des droits humains de l’ethnie Lahu, qui a été abattu par des soldats à un point de contrôle dans le district de Chiang Dao, Chiang Mai, en 2017, selon le site web de la Fondation interculturelle, jeudi.
La décision de la Cour suprême annule celle de la Cour d’appel, qui avait déclaré que l’armée n’était pas tenue d’indemniser la famille de la victime, au motif que les militaires ne faisaient que se défendre lorsqu’elles ont tiré sur Chaiyaphum Pasae.
L’armée a affirmé que le 17 mars 2017, Chaiyaphum avait résisté aux soldats et tenté de les attaquer, ce qui a incité les militaires à ouvrir le feu avec des armes automatiques en état de légitime défense.
A l’époque, personne n’avait cru à la version de l’armée pour de multiples raisons.
La Cour suprême a ordonné à l’armée thaïlandaise de payer l’indemnisation, qui comprend 120 000 bahts de frais funéraires, 50 000 bahts d’honoraires d’avocat et 1,9 million de bahts d’indemnisation, mais a rejeté la demande de soutien psychologique, affirmant que seule la victime y aurait eu droit.
La Cour ne va pas jusqu’à intenter une action contre l’armée mais ce jugement montre que les soldats n’étaient pas forcément en état de légitime défense.
Chaiyaphum Pasae avait 17 ans. L’armée a prétendu que Chaiyaphum trafiquait de la drogue, avait brandi une grenade et tenté de s’échapper, mais des témoins oculaires ont déclaré qu’il n’était pas armé et qu’il avait été frappé avant d’être abattu.
Ce meurtre a suscité l’incrédulité en Thaïlande et Human Rights Watch a publié une déclaration appelant à une enquête transparente. L’armée a invoqué des images de vidéosurveillance qu’elle a toujours refusé de divulguer au public.
Les autorités sont l’habitude de « planter » de la drogue dans les poches des personnes qu’elles veulent arrêter. On ne sait pas si c’est le cas ici.
