
En mai 2025, les exportations thaïlandaises ont atteint un record historique de 31,04 milliards de dollars, marquant une croissance annuelle de 18,4 %, la plus forte en 38 mois. Cette performance s’inscrit dans une dynamique de croissance continue depuis onze mois, portée par la reprise du commerce mondial, le report des tarifs américains et la demande accrue en produits technologiques. Hors pétrole, or et biens militaires, la hausse atteint 20,3 %.
Les biens industriels ont progressé de 22,9 %, notamment les ordinateurs, circuits intégrés, automobiles et bijoux (hors or). Les produits agricoles, en hausse de 6,8 %, ont rebondi après plusieurs mois de baisse, grâce aux fruits tropicaux comme le manioc, les durians et les mangoustans. Les principaux marchés de croissance incluent les États-Unis (+35,1 %), la Chine (+28 %), le Moyen-Orient, l’Asie du Sud, l’Afrique, l’UE et l’ASEAN.
Sur les cinq premiers mois de 2025, les exportations ont crû de 14,9 %. Le ministre du Commerce, Pichai Naripthaphan, a qualifié ce secteur de « héros » de l’économie, tout en exprimant son optimisme quant aux négociations commerciales avec les États-Unis. En effet, la Thaïlande risque des droits de douane de 36 % si aucun accord n’est trouvé avant l’expiration du moratoire en juillet.
Malgré ces succès, l’indice de confiance industrielle a chuté à 88,1 en mai, affecté par la baisse des commandes, les tensions frontalières et des catastrophes naturelles. L’appréciation du baht, la baisse des prix agricoles et l’endettement élevé ont également pesé sur la consommation et l’investissement. Les importations chinoises bon marché ont accru la pression sur les fabricants locaux, tandis que les fermetures d’entreprises ont augmenté de 8,34 %.
Cependant, des mesures positives ont été prises : baisse des taux d’intérêt bancaires, stabilité des prix de l’énergie grâce à des contrôles gouvernementaux, et un plan d’investissement public de 157 milliards de bahts dans les infrastructures, le tourisme et les transports.
Les recommandations incluent le renforcement des contrôles pour empêcher la réexportation d’importations chinoises, l’aide ciblée aux entreprises affectées par les taxes américaines, et l’investissement dans l’automatisation pour améliorer la productivité des PME. Malgré les incertitudes, la Thaïlande mise sur ses exportations et ses investissements publics pour soutenir sa croissance.