
Wisanu devant Torsak et Surachate
Le général Torsak Sukvimol a été réintégré à la tête de la police nationale, tandis que l’ordre de démettre le général Surachate Hakparn du corps de la fonction publique a été jugé illégal, a déclaré le conseiller juridique du Premier ministre Wisanu Krea-ngam.
Surachate Hakparn, déjà réintégré le 18 avril et qui peut rester fonctionnaire retrouvera son poste.
Wisanu a indiqué que la commission d’enquête, présidée par Chatchai Promlert, a conclu que ni Torsak ni Surachate n’avaient commis d’actes répréhensibles.
Wisanu a déclaré que le général Torsak pourrait reprendre ses fonctions une fois terminée l’enquête sur les conflits au sein des forces de police. Cependant, d’autres cas le concernant ont été transmis aux autorités compétentes.
Wisanu a également déclaré que le Conseil d’État avait voté à l’unanimité (10 contre 0) pour considérer que l’ordre de démettre Surachate de son statut de fonctionnaire était illégal.
Le Conseil d’État a recommandé que le bureau du Premier ministre, qui avait demandé l’approbation royale pour le limogeage de Surachate, rectifie cette erreur. Ainsi, Torsak et Surachate devraient retrouver leurs postes.
L’enquête sur les luttes intestines au sein de la police a pour origine les affirmations de Surachate selon lesquelles un groupe d’officiers collaborent pour le discréditer afin de contrecarrer ses chances de devenir chef de la police nationale. La décision d’aujourd’hui le remet en selle dans cette course.
Torsak et Surachate font tous deux l’objet d’une enquête pour corruption et blanchiment en relation avec des pistes financières liées à des entreprises illégales, notamment des sites de jeux en ligne.
Wissanu a déclaré que les résultats de l’enquête sur les luttes intestines dans la police ont conclu que :
– Il existe de véritables conflits et irrégularités à tous les niveaux : élevé, intermédiaire et inférieur. Le fait que les numéros 1 et 2 de la police en arrivent à de telles disputes au grand jour le prouve.
– Le conflit oppose Torsak et Surachate mais leurs équipes respectives sont largement impliquées également.
– Les affaires dans lesquelles ils s’accusent mutuellement comprennent 1-corruption de 140 millions de bahts, également connue sous le nom d’affaire « Pe Love Commander » (le chef de la police de Chonburi avait demandé un énorme pot de vin) 2- l’affaire Kamnan Nok (un policier abattu durant un dîner de policiers organisé par un mafieux local), 3- l’affaire Minnie (jeux en ligne) et 4- l’affaire de jeu en ligne BNK, ainsi que plus de dix autres affaires connexes dans divers commissariats et tribunaux dans la région 7 et la zone centrale.
Il convient de rappeler que Surachate accuse Torsak de faire partie du réseau mafieux au sein de la police qui vend les postes d’officier.
Certains conflits sont récents, tandis que d’autres durent depuis dix ans. Wissanu a déclaré que compte tenu de cette situation, les affaires doivent être portées devant les autorités compétentes. Certaines affaires sont transmises au ministère de la justice, à la police, aux procureurs et aux tribunaux. Certaines relèvent de la compétence d’organismes indépendants, comme la Commission nationale anti-corruption (NACC), qui a déjà pris des mesures. Il existe également des cas aux mains du Département des enquêtes spéciales (DSI), a ajouté Wissanu.
On notera que Wissanu a encore pris du galon car c’est lui qui s’exprime et non le premier ministre ou un autre ministre. Wisanu a servi Prayut et la junte qui a fomenté un coup d’état pendant 9 ans, en tant que vice premier ministre. Les observateurs considèrent qu’il « surveille » un premier ministre déjà affaibli ç cause d’une affaire judiciaire engagée contre lui par des sénateurs eux-aussi nommés par la junte.