
Jeudi, le baht thaïlandais a enregistré une légère baisse de 0,3 %, s’établissant à 32,29 pour un dollar américain après avoir atteint 32,11 plus tôt, son niveau le plus élevé depuis février 2022. Cette correction intervient après une montée de plus de 6 % depuis le début de l’année, soutenue par l’optimisme lié aux négociations commerciales, le retour des flux d’investissements étrangers et des prix de l’or proches des records. Vendredi, le dollar s’échangeait à 32,30 bahts.
Le conflit frontalier croissant avec le Cambodge — marqué par des frappes aériennes thaïlandaises et des affrontements militaires autour de zones contestées — a ravivé les inquiétudes des investisseurs, les incitant à prendre leurs bénéfices. Cette instabilité pourrait freiner la progression du baht, une bonne nouvelle pour les exportateurs et les touristes.
Malgré cela, le climat économique restait jusqu’alors favorable : le ministre des Finances Pichai Chunhavajira a indiqué que le pays était proche d’un accord avec les États-Unis visant à réduire les droits de douane de 36 % avant le 1er août, ce qui renforcerait sa compétitivité régionale. Toutefois, l’appréciation du baht suscite des pressions sur les autorités, qui cherchent à protéger les secteurs clefs du tourisme et des exportations.
La Banque de Thaïlande continue de surveiller les fluctuations excessives de sa monnaie, ayant déjà porté les réserves de change à un niveau record de 263 milliards de dollars début juillet, reflet de ses interventions pour contenir la hausse.
Côté investissements, la détente relative des tensions entre les États-Unis et la Chine a redynamisé le marché thaïlandais : les flux étrangers vers les actions thaïlandaises ont atteint 345 millions de dollars nets en juillet, avec une journée exceptionnelle mercredi à 139 millions de dollars — la plus forte depuis dix mois.
Mais le conflit avec le Cambodge a un impact direct sur le tourisme. Plusieurs sites historiques près de la frontière, comme Prasat Ta Muen Thom, ont été fermés. La province de Sisaket a rapporté des frappes de roquettes sur des infrastructures civiles. Dans la province de Sa Kaeo, les réservations hôtelières sont en recul. À Surin, les autorités ont mis en place des dispositifs d’évacuation d’urgence et des abris anti-bombes, sur fond de fusillades enregistrées dans le district de Phanom Dong Rak.
La conjoncture reste donc incertaine, entre potentiel économique et tensions géopolitiques.