
Les opérateurs touristiques sont déçus par le gouvernement qui n’a pas réussi à améliorer la position du pays dans l’indice de développement des voyages et du tourisme. La Thaïlande a chuté à la 47e place, contre la 36e, dans le dernier indice du Forum économique mondial (WEF).
La France est 4e, La Suisse et le Canada dans le top 11.
De nombreux classement paraissent chaque semaine mais celui-ci mérite qu’on s’y attarde car il est réalisé par le Forum économique mondial, un organisme respecté s’il en est. Il ne juge pas la beauté du pays mais sa préparation à recevoir des touristes.
Cette baisse est également plus importante que celle observée dans l’indice 2021, lorsque la Thaïlande est passée de la 35e à la 36e place, attribuée à l’impact de la pandémie de Covid-19.
Parmi les pays d’Asie du Sud-Est, trois pays font mieux que la Thaïlande : Singapour, 13e, suivi de l’Indonésie (22e) et de la Malaisie (35e). Par rapport à 2019, la Thaïlande a également perdu six places.
La Thaïlande, classée parmi les pays à revenu intermédiaire supérieur dans cet indice, a obtenu le score le plus bas en matière de services et d’infrastructures touristiques, soit 2,18 sur 7.
Le service est pourtant un point fort revendiqué par le royaume.
Sisdivachr Cheewarattanaporn, président de l’Association des agents de voyages thaïlandais (Atta), a déclaré que l’indice prouve que le rebond du tourisme post-pandémique dépend des points forts déjà existants et non de l’amélioration et du développement des services et des infrastructures.
«Les gouvernements se suivent, et nous sommes toujours déçus parce que le plan directeur de développement touristique reste lettre morte. Le gouvernement actuel a une bonne approche pour attirer les touristes, avec l’exemption de visa, mais en termes de planification d’amélioration des infrastructures, nous n’avons toujours pas vu de différence par rapport au gouvernement précédent », a-t-il déclaré.
M. Sisdivachr a déclaré qu’Atta et d’autres associations du secteur du tourisme soumettraient un livre blanc au ministre du Tourisme, Sermsak Pongpanich, le 30 mai, date à laquelle il rencontrera l’Atta.
Le livre blanc expose les obstacles au développement de l’industrie touristique en Thaïlande, qui nécessite un plan concret à long terme, ainsi que des efforts et une collaboration public – privé.
M. Sisdivachr a déclaré que toutes les provinces visitées par le cabinet n’avaient pas le potentiel d’augmenter leurs revenus touristiques. Les ministres auraient ainsi perdu leur temps.
Au lieu de fournir un soutien tous azimuts, le gouvernement devrait sélectionner les provinces qui offrent un grand potentiel et devrait avoir déjà commencé à planifier les infrastructures nécessaires de ces provinces, comme l’amélioration de leur connectivité aérienne et terrestre.
La question posée par M. Sisdivachr sans la formuler clairement est de savoir s’il faut améliorer les infrastructures de Phuket / Samui / Pattaya au risque d’attirer trop de touristes ou s’il faut tenter de développer les « destinations secondaires ». Pour lui, il faut tout miser sur les grandes destinations.
Il a déclaré qu’au cours des neuf derniers mois, l’industrie du tourisme n’a pas pu progresser rapidement car le ministre du Tourisme a déjà changé, ce qui a entraîné un manque de continuité. L’échange de poste entre les ministres de la culture et du tourisme lors du remaniement n’a pas été compris.
« Si le gouvernement actuel ne parvient toujours pas à accélérer le plan de développement du tourisme ou à résoudre les obstacles existants, notre classement dans l’indice du WEF pourrait encore chuter plus bas que cela », a déclaré M. Sisdivachr.
Srettha veut faire venir d’une part les touristes et d’autre part les investissements sans mettre en place d’une part les infrastructures nécessaires et d’autre part sans former le personnel nécessaire.
Malgré tout, Selon une enquête menée par Agoda, la Thaïlande est la première destination en Asie pour les touristes européens, suivie de près par l’Indonésie, le Japon, la Malaisie et les Philippines.
Pierre Honne, d’Agoda Thaïlande, a expliqué que les touristes européens recherchaient principalement des hôtels à Phuket, suivi de Bangkok et Krabi. Ces trois destinations se distinguent par leurs attractions de loisirs, d’aventure et culturelles.
Les statistiques d’Agoda montrent également que le nombre d’Européens recherchant des offres d’hôtels en Asie sur leur site Internet a augmenté de 52 % par rapport à l’année dernière. La plupart d’entre eux viennent du Royaume-Uni, de France, d’Allemagne, d’Espagne et des Pays-Bas.
Pierre Honne a souligné que les pays asiatiques figuraient parmi les destinations de vacances les plus populaires auprès des voyageurs européens, en raison de la diversité de leurs attractions. Parmi celles-ci, on compte les sites historiques de Bangkok et les plages propices au surf à Bali, en Indonésie.
Enfin, Plus de 14,3 millions de personnes ont visité la Thaïlande entre le 1er janvier et le 26 mai, soit une hausse de 38 % sur un an, générant 683 milliards de bahts de recettes touristiques.
Les cinq principaux pays d’origine sont la Chine (2,83 millions), la Malaisie (1,91 million), la Russie (plus de 836 000), l’Inde (plus de 810 000) et la Corée du Sud (plus de 785 000).
A ce rythme là, la Thailande accueillera plus de 35 millions de visiteurs cette année ce qui est justement l’objectif du gouvernement.