Selon un média en anglais proche du gouvernement, Le Premier ministre Prayut Chan-o-cha, pendant son mandat, n’a pas réussi à convaincre le secteur privé d’investir dans les mégaprojets destinés à transformer le corridor économique oriental (CEE) en une zone mondiale de premier plan comme Taïwan par exemple.
On parle ici de la construction d’un TGV, de l’expansion du port de Laem Chabang et du développement de l’aéroport U-Tapao.
Le CEE a été officiellement lancée en 2018 après l’adoption d’une loi, un projet pour lequel Prayut faisait pression depuis son arrivée au pouvoir après le coup d’État de 2014.
Cependant, cinq ans plus tard, il n’y a rien de tangible, principalement en raison de problèmes fonciers dont Prayut s’est désintéressé. Un changement de ministres supervisant la CEE a également causé des retards.
Au cours du deuxième mandat de Prayut, Somkid Jatusripitak a été nommé pour superviser le développement de la CEE. Cependant, des conflits à l’intérieur de la coalition au pouvoir on entraîné le départ du clan Somkid.
La tâche de superviser le développement du CEE a ensuite été confiée au ministre de l’Énergie Supattanapong Punmeechaow qui est pointé du doigt pour son inaction. D’autres retards sont dus aux négociations avec des partenaires privés.
On rappellera que le gouvernement doit d’abord s’assurer de l’approvisionnement en eau de la région. A ce stade, ce dossier aussi reste flou.
1- TGV
Il vise à relier trois aéroports – Don Mueang, Suvarnabhumi et U-Tapao – et a été le premier projet ouvert aux investissements du secteur privé en octobre 2019.
Il a rencontré un « problème », empêchant le démarrage de la construction pendant plus de trois ans.
Asia Erawan Co Ltd – le partenaire de la State Railway of Thailand (SRT) – a cité l’impact de la pandémie de Covid-19 comme raison du retard et a demandé l’aide du gouvernement. Par conséquent, l’accord d’investissement a dû être révisé.
La SRT est en train de démolir et de récupérer des terrains entre les aéroports de Don Mueang et de Suvarnabhumi. Le tronçon entre Suvarnabhumi et U-Tapao a déjà été remis au secteur privé. Le Bureau du CEE avait estimé que la remise des terres au secteur privé aurait lieu en 2022 afin qu’il commence les travaux de construction au début de 2023.
Cependant, la construction ne peut pas commencer car les négociations visant à modifier l’accord d’investissement ne sont pas conclues. On voit mal comment ils pourraient l’être avant 2024.
2- Ville de l’aéroport de l’Est
Un accord d’investissement conjoint a été signé entre le gouvernement et le secteur privé le 19 juin 2020 pour le développement de l’aéroport U-Tapao et de la ville, l’Eastern Airport City.
La Marine royale thaïlandaise a signé l’accord avec U-Tapao International Aviation, mais peu de choses ont été accomplies en dehors de la révision du plan directeur.
La taille de l’aérogare passagers a été réduite en raison de la pandémie de Covid-19, qui a frappé l’industrie aéronautique alors que cette industrie se remet très bien en 2023.
Il y a également un retard inexpliqué dans le transfert des terrains aux entreprises privée puisque la zone de 6 500 rai appartient à la Royal Thai Navy.
La construction d’une 2e piste à l’U-Tapao s’est heurtée à des problèmes budgétaires. Le gouvernement ne pouvait pas allouer de fonds. Cela a forcé le ministère des Finances à demander 16,2 milliards de bahts de prêts. Bien que l’accord d’investissement conjoint ait été signé il y a près de deux ans, U-Tapao International Aviation n’a pas encore commencé la construction.
3- Aircraft maintenance centre
On rappellera d’abord qu’AIRBUS devait être à la manœuvre. Chan-o-cha s’est rendu à Toulouse pour signer des « contrats » avant qu’AIRBUS se retire sans s’expliquer.
Le projet de construction d’un centre de maintenance et de réparation d’avions à U-Tapao est également au point mort. Le gouvernement a chargé Thai Airways de diriger les investissements dans le projet. Cependant, en raison de l’impact de la pandémie, Thai Airways a dû se concentrer sur un plan de relance pour ses propres opérations. Le centre a du mal à attirer des investissements.
4- Laem Chabang
Le plan de développement de la phase 3 du port de Laem Chabang vise à lui permettre de gérer des navires plus gros et de répondre à la demande croissante de transport maritime. L’Autorité portuaire de Thaïlande a signé un accord d’investissement le 25 novembre 2021 avec GPC International Terminal Co Ltd.
Le projet a été retardé parce que l’investissement du gouvernement dans le dragage n’a pas été achevé. En conséquence, l’Autorité portuaire de Thaïlande n’a pas été en mesure de livrer la zone à GPC.
Prayut a déclaré que le CEE pouvait générer 4 000 milliards de bahts de revenus pour le pays d’ici trois ans.
Cela comprend de nouveaux investissements dans des secteurs tels que les véhicules électriques, l’électronique intelligente et les infrastructures numériques, comme les centres de données et les services cloud. Plusieurs entreprises ont déjà investi en Thaïlande, notamment Amazon Web Services, Google et Huawei.
Ce CEE a tout pour réussir mais les méga-projets au point mort et l’absence d’infrastructures à date pourraient nuire à sa création en l’absence de volonté politique.
