Arun Saronchai de THAI ENQUIRER explique ici combien certaines approches pacifiques du gouvernement sont bénéfiques pour le pays.
Les récentes initiatives entreprises par le gouvernement thaïlandais dirigé par Srettha Thavisin marquent une rupture significative avec les politiques conservatrices et militaires du passé, ouvrant la voie à une société plus inclusive et plus pacifique. Ces initiatives, visant à résoudre le conflit du Grand Sud et à reconnaître les droits des peuples autochtones, soulignent un engagement en faveur d’un progrès attendu depuis longtemps en Thaïlande.
On ne reviendra pas sur les pourparlers de paix concernant le Grand Sud détaillés dans d’autres articles. L’approche axée sur le dialogue change par rapport aux méthodes de la junte, qui marginalisaient la société civile et s’appuyaient sur des solutions militaires.
De même, le projet de loi visant à enregistrer les peuples autochtones comme citoyens thaïlandais constitue une avancée monumentale vers la reconnaissance et la protection des droits des communautés. Pendant trop longtemps, ces communautés ont été négligées, leurs identités niées et leurs contributions à la nation sous-estimées.
Concertant les tribus, en leur accordant la citoyenneté, sous réserve de gestion environnementale, le gouvernement reconnaît non seulement leur existence, mais souligne également leur rôle au sein du tissu national. Cette décision promet non seulement d’améliorer leur accès aux soins de santé, à l’éducation et à l’emploi, mais les positionne également comme des partenaires essentiels dans la conservation des ressources naturelles de la Thaïlande. Il s’agit d’une politique qui associe justice sociale et durabilité environnementale, droits de l’homme et équilibre écologique.
Arun fait référence au fait qu’il sera demandé à ces « tribus » de ne pas pratiquer l’écobuage et de ne pas mettre le feu aux forêts. On notera que la plupart des départs de feu sont l’œuvre de Thaïs et non de tribus.
Précédemment, L’armée, avec son approche hiérarchique et axée sur le contrôle, a toujours été réticente à concéder de l’espace à la société civile ou à reconnaître l’autonomie et les droits des groupes marginalisés.
L’approche du gouvernement actuel, en revanche, témoigne d’une compréhension selon laquelle une paix et une prospérité véritables ne peuvent être atteintes que par l’inclusion, le dialogue et le respect de la diversité.
En donnant la priorité à ces questions longtemps négligées, l’administration de Srettha Thavisin répond non seulement aux besoins immédiats des communautés marginalisées, mais jette également les bases d’une société plus unie et plus résiliente. La voie à suivre pour la Thaïlande doit être pavée de droits de l’homme, de gestion de l’environnement et de paix.
Ces initiatives ne sont pas sans défis. La mise en œuvre de telles politiques nécessitera des efforts soutenus, un large soutien et une gestion prudente des complexités inhérentes au paysage politique et social thaïlandais.
Mais La démarche visant à résoudre le conflit du Grand Sud et à reconnaître les droits autochtones n’est pas seulement un changement de politique ; il s’agit d’un impératif moral.
Une formule « nos ancêtres les Siamois » en Thaïlande aurait encore moins de sens que « Nos ancêtres les Gaulois » en France. La discrimination totale imposée aux tribus du Nord et partielle vis à vis des musulmans du sud était tout à fait incompréhensible.
On ne peut cependant s’empêcher de penser qu’intégrer les peuples autochtones c’est gagner, à moindre frais, des citoyens thaïlandais dans une période où les familles thaïlandaises ne procréent plus. Alors oui, ces nouveaux citoyens ne seront ni Siamois, ni Thaïs, ni Sino-thais, ni Malais, ni Khmers, ni Laos, ni Isans, ni Mons mais ils seront de bons Thaïlandais.
Arun n’est pas un supporter du gouvernement car il écrit au même moment que le gouvernement fait fausse route dans sa gestion de la pêche illégale, non déclarée et non réglementée (INN).
