
Un an après son inauguration, le musée James Bond de Phang Nga, censé célébrer le film L’Homme au pistolet d’or, est devenu un symbole de gaspillage et de mauvaise gestion publique. L’attraction, financée à hauteur de 40 millions de bahts par le ministère du Tourisme, a fermé ses portes dès le lendemain de son ouverture en raison d’un manque total de planification opérationnelle.
La député du Parti populaire, Phakamon Nunan, a dénoncé cette situation lors d’une inspection parlementaire le 30 juin 2025, qualifiant le projet de « concept creux » sans vision ni suivi. Selon lui, aucun budget de fonctionnement, personnel ou stratégie de promotion n’avait été prévu, et les habitants locaux n’ont jamais été impliqués dans le processus de développement.
Lors de la visite, les responsables ont découvert un bâtiment délabré : vitrines brisées, murs défraîchis, végétation envahissante. À l’intérieur, le contenu se résumait à des silhouettes en carton et des accessoires factices, sans valeur historique ni attractivité réelle. Le projet, conçu pour capter le flux touristique vers l’île James Bond, n’a reçu aucun soutien logistique ou promotionnel après sa construction.
La gestion du site s’est retrouvée floue, partagée entre plusieurs organismes gouvernementaux. Le Trésor a tenté, en vain, de louer les installations aux autorités locales pour 100 000 bahts par an. Celles-ci ont décliné, estimant que le projet était voué à l’échec dès le départ.
Ce fiasco illustre les dérives de la planification centralisée en Thaïlande : des projets initiés sans ancrage local ni stratégie durable. Phakamon appelle désormais à une réforme structurelle, fondée sur l’engagement communautaire et le suivi à long terme. « Construire ne suffit pas. Il faut entretenir, exploiter, et adapter », a-t-elle affirmé.
Aujourd’hui, le musée abandonné témoigne d’une réalité plus large : un système bureaucratique qui investit sans assurer la viabilité des projets, laissant derrière lui des infrastructures fantômes et des attentes déçues.
Les concepts de « destinations secondaires » et « d’attractions touristiques artificielles » doivent être définis et intégrés dans des projets locaux pour être attrayants. Le Vietnam, en investissant massivement dans ces attractions est susceptible d’attirer plus de touristes étrangers que la Thaïlande.