
Diner Paetongtarn - Pheu Thai - partis de la coalition le 22 octobre
Voici le résumé d’un éditorial de Ken Mathis Lohatepanont THAIENQUIRER
La Constitution militaire, entrée en vigueur en 2017, est sur le point de devenir la constitution restée le plus longtemps en vigueur en Thaïlande depuis les années 1960, en raison de l’impasse actuelle au Parlement. Depuis que la Thaïlande est devenue une monarchie constitutionnelle il y a 92 ans, le pays a connu 20 constitutions. Ainsi, la durée de vie moyenne de chaque constitution est d’environ 4,6 ans.
La Charte actuelle est remarquablement difficile à modifier, et ce, intentionnellement. En effet, cette charte a été rédigée dans le but de contrôler les politiciens supposés être par nature corrompus, tout comme on le fait pour une maladie contagieuse. La constitution semble être dissimulée derrière une serrure verrouillée, dont la clé se trouve au bout d’un chemin semé d’embuches.
Pheu Thai, malgré tous ses efforts, n’a pas encore réussi à trouver la clé. Bien que la réforme constitutionnelle ait été une priorité de sa campagne électorale de 2023, la qualifiant de « legs de la dictature », l’administration de la Première ministre Paetongtarn Shinawatra semble maintenant impuissante à mettre en œuvre un seul amendement constitutionnel.
Le Sénat joue un rôle crucial dans ce parcours du combattant. En effet, l’article 256 de la Constitution de 2017 stipule qu’un tiers des sénateurs doit approuver tout projet de révision constitutionnelle. Selon les experts, même si le Sénat est officiellement non partisan, il est inféodé au parti Bhumjai Thai. La chambre haute et le parti BhumjaiThai collaborent désormais étroitement pour s’opposer à la révision de la Constitution (relire d’autres de nos articles sur ce sujet).
Pheu Thai a déjà décidé d’abandonner sa proposition d’amendement à la clause éthique, qui avait entrainé la destitution de Srettha, après l’expression de désaccord de ses alliés.
De plus, les ultra-conservateurs, proches du régime, accusent Pheu Thai de vouloir modifier une « constitution anti-corruption idéale ». Enfin, les électeurs pourraient trouver l’ardoise salée si, pour modifier la constitution, il faut organiser trois référendums à 3 milliards de bahts, l’un…
Selon les analystes, il est peu probable qu’une réforme constitutionnelle majeure soit adoptée d’ici la fin du mandat actuel du gouvernement. Ce constat souligne la soumission de Pheu Thai à l’égard du régime en place représenté au sein de la coalition par les partis pro-armée et Bumjaithai. Cela signifie que, par crainte du régime, Pheu Thai s’est aligné sur les partis pro-armée à la l’Assemblée pour rejeter la proposition visant à inclure les délits de lèse-majesté dans le projet de loi d’amnistie le 24 octobre (270 députés contre l’inclusion, 152 pour). Pheu Thai a longtemp milité POUR cette inclusion avant de changer d’avis il y a quelques jours.
Cela aura des répercussions majeures pour les prochaines élections générales. Pheu Thai ne pourra plus prétendre vouloir la démocratie et devra tout faire pour relancer l’économie, sinon il n’aura plus aucune chance de survivre sur le plan électoral. Si les citoyens se sont enrichis sous le gouvernement Pheu Thai, ils pourraient être tentés de voter pour ses représentants, malgré la débâcle de son plan visant à contrer le régime. Dans le cas contraire…