
La Thaïlande figure désormais parmi les pays les plus exposés aux catastrophes climatiques. Selon le dernier Climate Risk Index (CRI) publié par l’ONG allemande Germanwatch, le royaume est passé de la 72ᵉ position en 2022 à la 17ᵉ en 2024. Une progression fulgurante qui traduit une vulnérabilité accrue face aux événements météorologiques extrêmes.
Le CRI compile des données internationales couvrant près de trente ans, de 1995 à 2024. En tout, plus de 9 700 événements climatiques majeurs ont été recensés, touchant 5,7 milliards de personnes et causant plus de 832 000 décès. Les pertes économiques dépassent 4 500 milliards de dollars, dont près de 60 % liées aux tempêtes. Les inondations, elles, affectent le plus grand nombre de personnes, représentant 48 % des victimes.
Pour la Thaïlande, l’épisode dramatique des inondations de Hat Yai en novembre illustre cette fragilité. En une seule journée, la ville a reçu 350 millimètres de pluie, un record en trois siècles. Des milliers de familles ont été déplacées, et les infrastructures locales ont été durement touchées. “Ces pluies inédites montrent clairement l’impact croissant du changement climatique”, a déclaré Phirun Saiyasitpanich, directeur général du Département du changement climatique et de l’environnement (DCCE).
Face à cette urgence, le gouvernement accélère la mise en œuvre de son Plan national d’adaptation. Les priorités incluent le renforcement des systèmes d’alerte, une meilleure gestion de l’eau, la protection des cultures et des infrastructures, ainsi que le recours à des solutions fondées sur la nature. La Thaïlande vise également la neutralité carbone d’ici 2050, en développant des bases de données de risques et des outils technologiques pour anticiper les crises.
À Bangkok, la municipalité se prépare à des scénarios extrêmes. La vice‑gouverneure Thavida Kamolvej a indiqué que son équipe travaille sur des plans pour faire face à des précipitations pouvant atteindre 1 100 millimètres en une semaine, tirant les leçons des inondations du sud.
Au‑delà des chiffres, l’enjeu est clair : renforcer la résilience d’un pays où les temples millénaires côtoient des mégapoles vulnérables.
Bien sûr la Thaïlande n’est pas la seule à voir le risque climatique augmenter. Le Climate Risk Index (CRI) mesure la vulnérabilité des pays face aux événements climatiques extrêmes (tempêtes, inondations, vagues de chaleur). Il se base sur les impacts humains (victimes) et économiques sur près de 30 ans. Parmi les endroits les plus à risque du monde, on trouve le Tchad, la Papouasie-Nouvelle-Guinée ou le Niger. Et, en Asie, le Népal, les Philippines, le Myanmar, le Vietnam et la Thaïlande.



