
Le tourisme en Thaïlande connaît une sorte de déclin début 2025, avec une baisse de 17 % des arrivées chinoises, passant de plusieurs dizaines de milliers à seulement 7 000 visiteurs par jour, principalement en raison de préoccupations sécuritaires. Parallèlement, le pays doit faire face à une concurrence croissante du Japon, du Vietnam et de la Chine, qui favorise activement son tourisme intérieur.
Pour compenser cette baisse, les autorités thaïlandaises mettent l’accent sur les touristes à forte valeur ajoutée, privilégiant une augmentation des revenus plutôt que du volume, mais rien ne dit que ces touristes aisés répondront à l’appel des autorités thaïlandaises. La Chine, quant à elle, facilite les dépenses touristiques avec un remboursement de TVA de 13 % et une politique de séjour sans visa pour les citoyens de 54 pays. La Thaïlande envisage d’adopter des mesures similaires pour renforcer son attractivité.
L’Autorité du Tourisme de Thaïlande (TAT) intensifie ses efforts marketing en Chine, notamment via des campagnes comme « Sawadee Ni Hao », tout en collaborant avec des influenceurs pour encourager les arrivées internationales. Malgré tout, le pays a accueilli 9,55 millions de touristes internationaux entre janvier et mars 2025, ce qui reste un nombre correct.
Cependant, la Thaïlande fait face à une vague de critiques de la part des visiteurs étrangers, qui dénoncent des hausses vertigineuses des tarifs hôteliers dans des destinations comme Koh Samui et Pattaya, ainsi qu’un coût de la vie en nette augmentation. Cette augmentation concerne les prix des biens et services liés au tourisme, car l’inflation est quasi nulle en Thaïlande. La complexité des formalités administratives, notamment avec l’introduction du système TDAC et la possible réduction de la durée des visas et exemptions de visas, suscite également des mécontentements.
D’autres facteurs aggravent la situation, notamment la libéralisation du cannabis, qui inquiète les familles, et la tarification différenciée entre locaux et touristes, souvent perçue comme injuste. Ces difficultés conduisent certains voyageurs à privilégier des destinations alternatives, comme le Vietnam, le Cambodge et les Philippines, jugées plus abordables et accueillantes.
Par ailleurs, les infrastructures vieillissantes, le surtourisme et des problèmes de sécurité renforcent les critiques et poussent la Thaïlande à réfléchir à des réformes pour rester compétitive face à ses voisins asiatiques.
En réponse aux préoccupations croissantes des touristes étrangers, le ministère du Tourisme et des Sports s’est engagé à mettre fin à la double tarification qui leur est imposée et à renforcer la protection des visiteurs. Cette mesure est promise depuis longtemps et n’a jamais été mise en place, on peut donc douter. Le ministre Sorawong Thienthong a annoncé que chaque incident impliquant des touristes étrangers sera signalé directement à la police. Des centres d’assistance ont été créés dans chaque province, complétés par une application dédiée pour permettre aux visiteurs de demander de l’aide.
Malheureusement, les quelques incivilités commises par les étrangers sont montées en épingle par les médias. La presque totalité des étrangers se conduisent bien en Thaïlande et il serait préjudiciable que les touristes soient considérés comme des délinquants potentiels.
Concernant les tarifs hôteliers et aériens, le gouvernement explique que les hausses résultent d’ajustements saisonniers et d’une pénurie d’avions. Pour améliorer l’accès à la Thaïlande, l’État prévoit d’ouvrir de nouveaux créneaux horaires pour les vols commerciaux et charters.
Enfin, la nouvelle carte d’arrivée numérique, mise en place à partir du 1er mai, devrait permettre de mieux surveiller les flux touristiques et de prévenir d’éventuelles infractions.