Les critiques et les affirmations des sénateurs nommés par la junte contre l’administration Srettha lors du débat contre le gouvernement lundi sont listés ci-dessous. On notera que sous le régime de Prayut, le sénat a constamment soutenu ce dernier sans faire la moindre remarque alors que son bilan serait inférieur à celui de Srettha si l’on voulait comparer, même si certaines des remarques sont justifiées.
- Le Premier ministre Srettha Thavisin effectue trop de voyages à l’étranger, négligeant les problèmes de son pays.
- Il y a un manque de résultats tangibles dans l’amélioration de l’économie.
- La lutte contre les usuriers est inefficace et juste une façade, car aucun grand usurier n’a été inquiété grâce aux liens avec la mafia (Prayut n’avait rien fait contre la mafia).
- Le gouvernement a aidé l’ancien Premier ministre Thaksin Shinawatra à éviter une peine de prison grâce aux nouvelles réglementations du Département des services correctionnels. Cela détruit la confiance du public dans la justice.
- L’incapacité du gouvernement à stimuler l’économie, qui connaît une croissance inférieure à 3% cette année.
- Le manque de planification des changements structurels de l’économie pour assurer une croissance économique durable.
- Le manque de planification concrète pour échapper au piège du revenu intermédiaire (la Thailande ne sera jamais riche).
- La dette des ménages reste élevée, à 91-92% du PIB.
- Le manque de stratégie pour réduire les disparités de revenus (sic).
- L’absence de progrès dans la décentralisation des budgets des administrations locales par le gouvernement central.
- L’absence de progrès dans la mise en œuvre de politiques agricoles intelligentes.
- L’absence de progrès dans la politique visant à créer 20 millions de nouveaux emplois dans le cadre de la promotion du soft power.
- Le manque de planification claire pour le développement de corridors économiques dans quatre régions du pays (est, sud, etc.). Ce manque de planification est imputable à 90 % à Prayut.
- La politique du portefeuille numérique de 10 000 bahts pourrait être considérée comme un achat de voix car il a été radicalement modifié avant et après les élections. Cela pourrait être considéré comme une duperie, comme l’imbroglio autour de l’emprunt et le retard constant dans la mise en œuvre du projet en raison des objections de la Banque centrale, qui a clairement déclaré que ce n’est pas nécessaire d’autant qu’un risque de corruption existe.
- L’absence de progrès dans la lutte contre la mafia.
En réponse, Srettha a demandé pourquoi les sénateurs nommés par la junte n’avaient pas lancé de débat contre l’administration Prayut au cours des 9 dernières années, mais n’avaient attendu que 7 mois pour initier le débat contre lui.
Srettha a quand-même répondu aux critiques des sénateurs :
- Les voyages à l’étranger étaient nécessaires, y compris la participation à des réunions internationales telles que l’Assemblée générale des Nations Unies, ainsi que des visites de courtoisie dans les pays voisins.
- Le retard dans le décaissement de la politique budgétaire 2024 affecte la capacité du gouvernement à utiliser les dépenses publiques pour stimuler l’économie. Cependant, le gouvernement avait déjà lancé d’autres politiques qui ne nécessitent pas d’investissements substantiels. Ces politiques comprennent le moratoire sur la dette des agriculteurs, la mesure d’exemption de visa pour promouvoir le tourisme et l’augmentation des prix du caoutchouc. Entre-temps, la recherche de nouveaux investissements étrangers porteront leurs fruits plus tard.
- En réponse aux critiques selon lesquelles le gouvernement n’a pas éradiqué la pollution atmosphérique, Srettha a déclaré que les efforts de son administration avaient déjà conduit à une réduction de 30 à 70 % des poussières toxiques, selon la région. Le gouvernement Prayut n’avait strictement rien fait, incapable de comprendre le concept d’environnement.
- Le gouvernement s’attaque activement au problème de la dette informelle (usuriers) à travers un programme d’allègement qui progresse et aide les gens, les agences concernées étant chargées d’adopter une approche plus proactive.
Concernant la politique du portefeuille numérique de 10 000 bahts, le vice-ministre des Finances Julapun Amornvivat a déclaré que le projet verrait le jour pour stimuler l’économie. Il devrait commencer au troisième trimestre 2024, et l’argent devrait être envoyé sur les comptes des particuliers au cours du quatrième trimestre. Il a déclaré que l’emprunt de 500 milliards de bahts et le projet lui-même ne contreviendront à aucune loi. De plus, il a affirmé que l’argent serait distribué à 50 millions de personnes via l’application Paotang.
