
Venise reconstitué à Phú Quốc où, par ailleurs, les plages sont idylliques
L’Autorité du tourisme de Thaïlande (TAT) fait face à des défis majeurs en matière de sécurité et de mauvaise presse en ligne, ce qui a conduit à une réduction des attentes concernant le nombre de visiteurs chinois. Malgré cela, la TAT lance un plan de relance de 3,5 milliards de bahts (108,5 millions de dollars) incluant la campagne « Sawasdee Ni Hao » pour rétablir la confiance et maintenir le nombre total d’arrivées de touristes à 35,5 millions. Thapanee Kiatphaiboon, gouverneur de la TAT, a souligné que les commentaires négatifs sur Internet affectent particulièrement le marché chinois, crucial pour le tourisme thaïlandais.
La TAT prévoit 35,5 millions d’arrivées de touristes internationaux en 2025, avec des recettes du tourisme étranger devant augmenter de 10 %, passant de 1,67 billion de bahts en 2024 à 1,83 billion de bahts en 2025. Pour le tourisme intérieur, l’objectif reste fixé à 205 millions de voyages, générant des recettes de 1 170 milliards de bahts. Concernant les touristes chinois, le pire scénario pour 2025 table sur 4 millions d’arrivées, mais ce nombre pourrait atteindre 6,7 millions si la confiance est rétablie.
La TAT sollicite un budget de 3,5 milliards de bahts pour revitaliser le tourisme national et international, finançant trois projets principaux : une participation aux frais des touristes thaïlandais, une promotion conjointe avec les agences de voyages en ligne (OTA), et une promotion conjointe avec les compagnies aériennes pour le marché chinois. La campagne « Sawasdee Ni Hao », lancée le 29 mai 2025, visera à restaurer la confiance des touristes chinois en invitant 500 participants chinois à découvrir la Thaïlande.
Natriya Thaweewong, du ministère du Tourisme et des Sports, a confirmé que la Thaïlande est confrontée à une concurrence féroce du Vietnam, qui a signalé une augmentation de 50 % de la croissance du marché touristique par rapport à 2019. Les voyagistes craignent que la Thaïlande perde sa position de première destination d’Asie du Sud-Est au profit du Vietnam, qui propose de nouvelles infrastructures et des coûts de vie inférieurs.
Le Vietnam a en effet enregistré une croissance impressionnante de son secteur touristique, avec une augmentation de près de 50 % du nombre de touristes internationaux en mars par rapport à 2019. Cette année, le Vietnam vise à accueillir 23 millions de visiteurs internationaux, tandis que la Thaïlande a réduit ses prévisions d’arrivées internationales de 38,5 millions à 35,5 millions. Les complexes hôteliers familiaux et les parcs à thème au Vietnam sont plus récents et moins chers que ceux de Thaïlande, et les forfaits tout compris dans les hôtels vietnamiens coûtent la moitié du prix de ceux en Thaïlande.
Le Vietnam propose des attractions artificielles qui attirent grandement les touristes asiatiques, par exemple des reconstitutions de villages anciens ou représentant tous les pays du monde sur de vastes surfaces.
En outre, le Vietnam soutient les voyagistes étrangers en subventionnant les vols et en réduisant les frais d’atterrissage dans les aéroports, ce qui a poussé les entreprises à déplacer leurs circuits de Phuket vers des villes comme Nha Trang. Les aéroports vietnamiens sont conçus comme des aéroports internationaux, ce qui leur permet de proposer facilement de nouvelles liaisons internationales et sont à 30 à 45 minutes en voiture des zones touristiques, contrairement à la Thaïlande où il faut plus de 3 heures de route depuis les aéroports de Bangkok pour se rendre à Hua Hin (et quelle route !) ou à Kanchanaburi.
Le gouvernement thaïlandais pourrait offrir une subvention de 300 000 bahts aux compagnies aériennes dès qu’un vol transporte au moins 150 touristes chinois.