Un sauveteur thaïlandais a dénoncé un propriétaire de bateau à Hat Yai (Songkhla) qui aurait exigé 50 000 baht pour louer son embarcation à une volontaire venue aider les sinistrés. Face à ce tarif jugé abusif, Punchita Vanapitakvong a finalement trouvé un autre propriétaire, originaire de Nakhon Si Thammarat, qui a fourni gratuitement des bateaux en ne demandant que le remboursement du carburant.
Dans le même temps, la Cyber Police a mis en garde contre des arnaques aux dons. Des escrocs profiteraient de la crise pour lancer de fausses collectes en ligne. Les autorités conseillent de vérifier l’identité des organisateurs et de privilégier les associations reconnues.
Les inondations dans le sud de la Thaïlande paralysent l’économie régionale, avec des pertes estimées entre 10 et 25 milliards de baht si elles durent un mois. Les secteurs les plus touchés sont le tourisme, la restauration, le commerce et l’agriculture, notamment à Hat Yai où 80 à 90 % de la zone est submergée. Plusieurs usines ont dû suspendre leurs activités faute de main-d’œuvre et de transport de matières premières.
Les autorités et chambres de commerce locales appellent à des mesures de soutien urgentes : distribution de nourriture, prêts à taux réduit pour les entreprises, gestion des déchets après retrait des eaux. Le gouvernement a déjà lancé des kits de survie et des ventes d’articles essentiels à prix réduits, mais la restauration complète prendra des mois et la confiance des voyageurs pourrait être durablement affectée.
Le vice-Premier ministre Borwornsak Uwanno a imputé les graves inondations de Hat Yai à une mauvaise gestion locale, accusant la municipalité d’avoir négligé les systèmes de drainage existants et de ne pas en avoir développé de nouveaux. Selon lui, ces défaillances ont aggravé la catastrophe, malgré des recettes fiscales importantes.
La municipalité de Hat Yai est critiquée pour son incapacité à anticiper la crise. Malgré 595 mm de pluie enregistrés entre le 19 et le 22 novembre, les autorités avaient annoncé une situation « normale », avant que la ville ne soit submergée deux jours plus tard. Les habitants auraient pu être prévenus au moins cinq jours à l’avance.
Borwornsak a appelé à une meilleure coopération entre municipalités et autorités provinciales pour éviter que de telles crises ne se reproduisent. De son côté, l’universitaire Samart Sarem a mis en garde contre des solutions radicales, comme le dynamitage de routes pour accélérer l’écoulement des eaux, qui risqueraient de provoquer un désastre humanitaire en aval. Les inondations actuelles sont décrites comme parmi les plus sévères de l’histoire de Hat Yai.
Le chef du parti Thai Kao Na, Suchatvee Suwansawat, propose de creuser plusieurs tranchées sur la Lop Buri Ramet Road à Hat Yai afin de permettre aux eaux de s’écouler vers le lac Songkhla et d’atténuer les inondations. Ingénieur civil, il affirme que la route bloque le flux et que des ponts provisoires pourraient maintenir la circulation le temps des travaux.
Le Département météorologique thaïlandais est critiqué pour avoir qualifié de « fake news » une alerte d’un particulier annonçant de fortes pluies dans le Sud. L’inondation s’est pourtant bien produite, laissant Hat Yai submergée et des milliers de personnes piégées. Le département est accusé d’avoir minimisé le risque et les internautes réclament des excuses publiques.
Jeudi, les inondations à Hat Yai commencent à se résorber dans certaines zones. Le poste de police de Koh Hong a rouvert des routes désormais praticables.
Les secouristes, qui ont maintenant accès à des zones impossibles à atteindre précédemment, continuent de retrouver des corps à Hat Yai. Ils rapportent que plusieurs maisons abritaient des victimes déjà en décomposition. La nourriture reste rare, mais des vêtements secs et de l’eau potable sont distribués. Le volontaire et acteur Ple Nakorn a indiqué que cinq corps ont été découverts dans une même maison.
