Selon la société de courtage Asia Plus Securities (APS), le marché boursier thaïlandais subit désormais les troisièmes plus grandes fuites de capitaux au monde depuis les élections.
Mardi, APS a déclaré que 100 milliards de bahts de fonds étrangers étaient sortis de la Bourse de Thaïlande (SET) depuis le début de l’année – 41 milliards de bahts au cours des 18 derniers jours ouvrables.
La fuite montre que les investisseurs étrangers manquent de confiance durant la période de transition gouvernementale après les élections du 14 mai, a déclaré APS. « Les entrées de fonds sont peu probables à moins que cette transition politique ne se fasse en douceur ».
La Commission électorale a jusqu’à la mi-juillet pour ratifier les résultats de l’élection, après quoi un gouvernement pourra être formé. La coalition dirigée par Move Forward cherche à former un gouvernement mais fait face à des défis juridiques et autres. La CE traîne les pieds pour dire si elle prendra en compte les plaintes contre Pita, ou pas.
Asia Plus a déclaré que les investisseurs étrangers avaient effectué des achats nets d’actions thaïlandaises d’une valeur de 225 milliards de bahts du 1er janvier 2022 au 27 janvier 2023. Depuis lors, les investissements étrangers ont fui.
Le marché boursier thaïlandais se classe désormais au troisième rang des marchés fuis par les investisseurs après la Colombie et la Turquie.
L’incertitude incite Kasikorn Research, à déclarer que le produit intérieur brut (PIB) ralentirait cette année si un gouvernement n’était pas mis en place rapidement.
Cependant, le marché thaïlandais devrait rebondir grâce à la reprise économique et aux arrivées de touristes, a déclaré Asia Plus qui a ajouté que les actions thaïlandaises pourraient se redresser une fois l’incertitude politique levée.
Cependant, les nuages continuent de s’amonceler sur le paysage politique thaïlandais.
Le Premier ministre intérimaire et par ailleurs putschiste Prayut Chan-o-cha a déclaré après la réunion du Cabinet qu’il ne craignait pas que le nouveau gouvernement le poursuive pour le coup d’État qu’il a fomenté en 2014 et pour lequel il n’a jamais été inquiété.
Il ne croit pas qu’il existe un accord secret pour former une coalition pour concurrencer celle du MFP, et il n’est impliqué dans la formation d’aucune coalition. Il n’espère pas revenir en tant que Premier ministre, et il ne voit aucune opportunité pour que cela se produise.
Le commentaire de Prayut sur d’éventuelles poursuites légales concernant « son » coup d’État est intervenu après que le chef du parti Move Forward, Pita Limjaroenrat, a déclaré plus tôt dans la journée qu’il pensait que Prayut pourrait faire l’objet d’une enquête concernant le coup d’État qu’il a fomenté.
Pita a également souligné que l’enquête potentielle sur les putschistes de 2014 n’était pas destinée à « se venger » mais plutôt à promouvoir une culture de responsabilité et mettre fin à l’impunité dont bénéficie l’armée depuis des décennies concernant ses graves exactions.
Il a déclaré que le nouveau gouvernement respecterait la loi en enquêtant sur Prayut et le coup d’État, son utilisation du pouvoir absolu, les problèmes de litige foncier et les violations des droits de l’homme survenues sous son administration.
D’un autre côté Le membre du parti Phalang Pracharath, Ruangkrai Leekitwattana, a soumis des informations supplémentaires à la commission électorale mardi sur le candidat premier ministre Pita du MFP concernant sa détention d’actions dans le défunt média ITV
Pita a répondu qu’il avait récemment transféré les actions, dont il avait hérité de son père, à un autre héritier pour empêcher certains de relancer la chaîne de télévision afin de le disqualifier pour devenir Premier ministre. Cette entreprise n’est plus entreprise de média depuis 15 ans mais il suffirait de la relancer pour qu’elle le redevienne. De facto, Pita se trouverait en position d’inéligibilité. Il affirme que certains essaient de le piéger de cette façon.
On sait que les royalistes radicaux sont prêts à en découdre si Pita devient premier ministre et l’on peut penser que les électeurs de ce dernier ne laisseraient pas un gouvernement conservateur leur voler leur victoire. Des troubles sont donc plus que plausibles.
Ainsi, La police a déclaré qu’elle recrutait davantage d’agents de contrôle des foules pour remédier à la pénurie de personnel de police dans les commissariats locaux, causée par les nombreuses manifestations attendues.
Selon Pol Lt Gen Archayon Kraithong, le porte-parole de la police, les manifestations se sont multipliées dans tout le pays ces dernières années. Il a également déclaré qu’il y avait une possibilité – probabilité de nouvelles manifestations à l’avenir, et que certaines manifestations duraient plusieurs jours.
Le nombre insuffisant d’officiers dans les postes de police pendant les manifestations a un impact négatif sur leur capacité à mener à bien d’autres tâches importantes telles que les enquêtes criminelles et le contrôle de la circulation, a-t-il déclaré. En conséquence, la décision a été prise d’embaucher des agents de contrôle des foules supplémentaires dans tout le pays.
Certains de ces agents ont été recrutés sur une base temporaire en attendant d’être affectés à des postes de police spécifiques, a-t-il déclaré.
Le mécontentement croit parmi les nouvelles recrues de la police qui sont de plus en plus affectées à des tâches de contrôle des foules alors qu’elles s’étaient engagées pour d’autres formes de travail policier.
Thaksin Shinawatra insiste pour rentrer en juillet. Sa fille affirme qu’elle ira le chercher où qu’il se trouve et l’accompagnera dans le vol de retour à Bangkok. Cette initiative unilatérale pourrait mettre le feu aux poudres comme cette éventualité l’avait déjà fait en 2013, menant au coup d’état de 2014.
