
Lors de la séance du 16 juillet à la Chambre des représentants, présidée par Pichet Chuamuangphan, les députés ont voté sur cinq projets de loi liés à la promotion de la paix et à l’amnistie des personnes impliquées dans des conflits politiques. Sur ces cinq propositions, trois ont été acceptées en première lecture, tandis que deux projets d’amnistie ont été rejetés, notamment ceux portés par Chaithawat Tulathon (Move Forward Party) et le secteur public représenté par Poonsukcharoen.
Les textes adoptés sont les projets de loi pour une société pacifique déposés par Wichai Sudswasdi (Parti Ruam Thai Sang Chart, pro-armée, pro Prayut), Preeda Boonpleng (Kla Tham Party) et Anutin Charnvirakul (Bhumjaithai Party). Tous les trois ont été majoritairement approuvés, avec respectivement 299, 311 et 311 voix pour.
En revanche, les projets visant à accorder une amnistie aux personnes impliquées dans des conflits politiques, dont certains poursuivis pour lèse-majesté selon l’article 112 du Code pénal, ont été rejetés par une majorité de députés. Plusieurs ont exprimé leur réticence à inclure ces cas dans un processus d’amnistie, craignant de raviver des tensions sociales. Yingcheep Atchanont, représentant d’iLaw, a dénoncé une approche discriminatoire, rappelant que certaines personnes condamnées sous l’article 112 étaient innocentes ou emprisonnées à tort. Pour lui, ne pas traiter ces cas revient à bafouer les principes de justice et de paix sociale.
De son côté, Koravi Pattanantakul (Bhumjaithai) a reconnu des injustices, mais a souligné que certains récidivaient volontairement. Il a proposé des alternatives, comme la grâce royale, jugeant qu’un débat autour de l’article 112 risquerait de créer de nouvelles divisions.
Sasinan Thammanithinant (Parti du peuple) a plaidé pour davantage de courage politique, demandant aux députés hésitants d’au moins s’abstenir afin de permettre l’examen en commission. Elle a cité le témoignage du militant emprisonné Anon Nampa, soulignant l’impact humain du rejet des propositions.
En conclusion, la Chambre a validé trois projets de loi et rejeté deux, tout en mettant sur pied une commission parlementaire spéciale de 32 membres pour amender le texte principal dans un délai de 15 jours. Cette commission, basée sur le projet de Wichai Sudswasdi (pro-armée), intègre des parlementaires, universitaires et figures civiles. C’est donc une victoire pour les ultraconservateurs proches de l’armée qui « tiennent » toujours la Thaïlande.
Cette session, marquée par la tension autour de l’article 112, montre que la recherche de paix législative reste soumise à des lignes de fracture politiques persistantes.