L’hôpital de Songkla
Le 26 novembre, le ministère de la Santé publique a publié un bilan suite aux inondations qui frappent actuellement sept provinces – Nakhon Si Thammarat, Phatthalung, Songkhla, Trang, Satun, Pattani et Yala –, 33 personnes au total sont mortes à cause des inondations.
La Thaïlande prépare des plans d’urgence. Face aux inondations historiques qui frappent Hat Yai depuis quatre jours, les autorités envisagent désormais de délocaliser dix compétitions des SEA Games prévues dans la province de Songkhla. Si la situation ne s’améliore pas rapidement, Bangkok et Chon Buri pourraient accueillir ces épreuves à partir du 9 décembre.
Plus de 690 000 habitants sont touchés dans les 16 districts de Songkhla, placée mardi en état d’urgence par le gouvernement. Les crues, parmi les pires depuis des décennies, soulèvent de sérieux doutes sur la capacité de la province à organiser son tout premier grand événement sportif international.
Songkhla doit accueillir le football masculin, le judo, le karaté, la boxe, le kabaddi, le pencak silat, la lutte, le wushu, le pétanque et les échecs internationaux, soit 109 médailles d’or en jeu. Mais les déplacements restent incertains. « Même si l’eau baisse, rien ne garantit que l’on pourra relier l’aéroport aux sites sportifs », prévient Chalitrat Chandrubeksa, secrétaire général adjoint du Comité olympique thaïlandais. Les organisateurs évaluent la situation jour après jour.
Un premier changement a déjà été acté : la compétition de Muay Thai a été transférée du Southern Major City Stadium, totalement inondé, vers l’université Prince of Songkla. Pour le reste, les autorités se veulent rassurantes. Le Jiranakorn Gymnasium, qui doit accueillir le pencak silat, reste praticable malgré quelques centimètres d’eau. Au Tinsulanonda Stadium, des tentes pourraient être installées pour protéger les terrains de pétanque.
En parallèle, la crise sanitaire s’intensifie. Le ministère de la Santé a ordonné mardi l’évacuation aérienne de 90 patients de l’hôpital de Hat Yai, encerclé par près de deux mètres d’eau. Cinquante malades critiques ont été transférés en priorité vers les hôpitaux de Songkhla, Phatthalung et Pattani. Des hélicoptères de plusieurs agences — armée, environnement, secours — ont atterri sur le toit de l’hôpital pour récupérer les patients.
Le nombre de décès est sujet à caution. L’hôpital fait valoir que certains décès récents ne sont pas liés aux inondations.
Les autorités ont également dépêché des renforts : 20 internes, 20 pédiatres et jusqu’à 50 infirmiers doivent arriver en soutien, tandis que des équipes techniques tentent de stabiliser l’alimentation électrique de l’établissement. Dix bateaux et des gardes forestiers ont été mobilisés pour les évacuations, dont celle d’un nouveau-né mardi matin.
Malheureusement, les provinces du sud de la Thaïlande continuent de subir de fortes pluies, particulièrement Phatthalung, Songkhla, Pattani, Yala, Narathiwat, Trang et Satun. Ces intempéries sont causées par une dépression atmosphérique se déplaçant vers la mer d’Andaman inférieure et le détroit de Malacca, combinée à la moussoncouvrant le golfe de Thaïlande et le Sud.
Les autorités appellent la population à une vigilance maximale face aux risques de crues soudaines, de ruissellements depuis les zones forestières et de débordements de cours d’eau, notamment dans les zones en pente, les couloirs naturels de drainage et les zones basses où l’accumulation de pluie pourrait aggraver la situation.
En mer, les conditions se sont légèrement améliorées dans le golfe de Thaïlande, avec des vagues d’environ 2 mètres, mais plus dangereuses durant les orages. Le Département météorologique recommande à tous les navires, dans le golfe comme dans la mer d’Andaman, de naviguer avec prudence et d’éviter les zones touchées par les orages.
