Après un mois, Une petite fille thaïlandaise a retrouvé ses parents biologiques en toute sécurité après avoir été échangée par erreur avec un bébé birman. La négligence du personnel de l’hôpital Krathumban, dans la province de Samut Sakhon est à l’origine de ce qui aurait pu se terminer en drame.
C’est la curiosité du père « Anucha » et son habitude de prendre des photos qui a évité le pire. Il a raconté son histoire similaire au scénario du film « La vie est un long fleuve tranquille » sur Facebook. Il écrit que son bébé est né le 11 août, mais qu’elle a été séparée de sa mère pour traitement, en raison d’un pouls inhabituellement rapide.
L’hôpital a déclaré qu’elle devait recevoir des antibiotiques pendant sept jours avant que ses parents puissent lui rendre visite. Le couple se rendait quand même à l’hôpital tous les jours, de 18h30 à 20h, depuis le 12 août, pour voir le bébé depuis l’extérieur de la salle et le père prenait secrètement des photos avec son smartphone.
Le 17 août, le couple a été autorisé à tenir le bébé dans ses bras pour la première fois, mais le père a constaté que les cheveux du bébé étaient plus courts qu’avant et que ses sourcils avaient disparu. Les étiquettes nominatives sur les deux mains manquaient également et la couverture ne lui appartenait pas.
Curieux, il a interrogé une infirmière au sujet des étiquettes nominatives, mais on lui a répondu qu’elles auraient pu se détacher lors du bain (sic !) et que la couverture aurait pu être échangée par erreur. Le père a écrit qu’il avait pensé à observer chaque bébé dans la pouponnière, mais qu’il avait abandonné cette idée parce qu’il risquait de les déranger. Et qu’on le prenne pour un psychopathe ?
Le 18 août, après une semaine de traitement, il a été autorisé à ramener le bébé à la maison. Il a écrit que chaque fois qu’il la regardait, il avait le sentiment que ce n’était pas sa fille. Le lendemain matin, il a appelé l’hôpital et a fait part de son inquiétude au personnel et a demandé si l’hôpital pouvait garantir que le bébé qu’il avait ramené à la maison était le sien.
Le personnel de l’hôpital lui a dit que son bébé était différent des autres bébés du service car on lui avait donné des médicaments pendant sept jours et ses mains portaient des contusions dues aux injections. Il a également demandé pourquoi les cheveux de son bébé étaient courts et n’avaient pas de sourcils, mais le personnel de l’hôpital a affirmé que le visage d’un bébé changeait tous les jours.
Il a alors publié ses questions et des photos du bébé. Plusieurs internautes ont suggéré de faire des analyses du groupe sanguin. Les tests ont montré que le bébé a du sang du groupe B, alors que le papa est du groupe AB et la maman du groupe A. Anucha, en colère, a exigé que l’hôpital retrouve sa fille biologique.
Le bébé a finalement été retrouvé le 21 août. Les deux familles ont subi des analyses de sang, qui ont montré que les membres de la famille birmane avaient du sang du groupe B, qui correspondait au bébé confié aux Thaïlandais. Anucha craint qu’on ait aussi confondu les traitements antibiotiques donnés aux bébés, ce qui serait préjudiciable.
Les tests ADN, rendus publics le 15 septembre, ont confirmé la confusion et l’hôpital a accepté d’assumer ses responsabilités en accordant un « privilège » à la famille pour se faire pardonner. Alors qu’on aurait pu imaginer des cadeaux, des réductions ou des repas gratuits à la cafétéria, « Le privilège est que l’enfant n’a pas à faire la queue comme les autres patients », écrit le papa, déçu.
Anucha qui a l’impression qu’on se moque de lui a en outre écrit qu’il avait demandé à l’hôpital une compensation de 200 000 bahts, à répartir entre les deux familles, mais l’hôpital lui avait dit d’attendre deux semaines pour le paiement.
À la fin de son long message, Anucha a déclaré que son bébé aurait pu partir au Myanmar et il ne l’aurait jamais plus revu s’il n’avait pas eu ce comportement proactif rapidement.
Le plus troublant, c’est qu’Anucha a eu gain de cause car il a pris des photos en catimini. Donc on peut imaginer que ces erreurs surviennent quotidiennement sans que personne ne s’en rende compte, au moins à l’hôpital Krathumban, de Samut Sakhon.
