L’Association des pilotes thaïlandais a exhorté le nouveau gouvernement à s’attaquer au problème du « Pay to Fly » (payer pour avoir le droit de voler), qui oblige les aspirants pilotes à payer jusqu’à 6 millions de bahts pour pouvoir simplement commencer à travailler.
Selon l’association, les compagnies aériennes demandent plus de 6 millions de bahts aux futurs pilotes pour la formation. Ce fardeau financier qui pourrait, en fait, être pris en charge par les compagnies, limite les opportunités pour les personnes talentueuses mais non issues de familles riches. Par ailleurs, ce système compromet la sécurité en raison du stress lié à un endettement élevé, d’autant que cela incite les pilotes à voler plus, voire voler trop.
L’Association des pilotes thaïlandais tire également la sonnette d’alarme sur la libéralisation des emplois de pilote pour les étrangers effectuant des vols intérieurs dans le cadre de contrats de « location avec équipage ».
Le mois dernier, le Département de l’Emploi s’est entretenu avec l’association, l’Autorité de l’aviation civile de Thaïlande et la compagnie aérienne qui a demandé à l’ancien Premier ministre Srettha Thavisin cette libéralisation, qui donnerait aux pilotes étrangers une autorisation temporaire d’effectuer des vols intérieurs. On devine que Srettha a fait cette promesse à Air Asia dans le but d’attirer toujours plus d’investisseurs en Thaïlande.
L’autorisation ne serait accordée qu’aux pilotes étrangers liés à la location ACMI (avion, équipage, maintenance et assurance), largement connue sous le nom de « location avec équipage ».
Teerawat Angkasakulkiat, de l’Association des pilotes thaïlandais, a déclaré que selon le ministère du Travail les pilotes étrangers ne sont pas autorisés à effectuer des vols intérieurs car c’est un métier réservé aux citoyens thaïlandais.
Le ministère a discuté de cette question avec les parties prenantes et a convenu d’assouplir cette règle sur une base temporaire afin d’atténuer l’impact d’une pénurie de pilotes. L’association assure qu’il n’y pas pénurie de pilotes.
« Les autorités peuvent dire que la mesure est temporaire, mais que se passera-t-il si davantage de compagnies aériennes emboîtent le pas ? « , demande Teerawat. Il suffit de multiplier les « locations avec pilotes » pour contourner la loi. Cela ne garantira pas aux passagers des prix plus bas.
L’association s’inquiète pour 1 736 pilotes thaïlandais qui sont toujours au chômage depuis la pandémie, a déclaré M. Teerawat. Comme chaque pilote peut gagner en moyenne 3,5 millions de bahts par an, cela représente 6 milliards de bahts générés dans le pays si ces pilotes au chômage travaillent lorsque l’industrie aéronautique reprendra complètement dans quelques années, a-t-il déclaré.
Donc, l’association milite pour les locations sèches (avions sans équipage) au lieu des locations avec équipage (avions avec équipage).