
Marco Rubio
Le secrétaire d’État américain Marco Rubio a annoncé vendredi l’interdiction de visa pour les plus hauts fonctionnaires de son allié thaïlandais, car le royaume a expulsé des dizaines d’Ouïghours vers la Chine.
« À la lumière des actes de génocide et des crimes contre l’humanité commis de longue date par la Chine contre les Ouïghours, nous appelons les gouvernements du monde entier à ne pas renvoyer de force les Ouïghours en Chine », a déclaré Rubio dans un communiqué alors qu’il participait aux pourparlers du G7 au Canada.
Rubio a déclaré que les États-Unis prendraient des mesures contre les responsables de gouvernements étrangers impliqués dans les expulsions d’Ouïghours.
Il a déclaré qu’il limitait immédiatement les visas pour un nombre indéterminé d’anciens ou actuels fonctionnaires thaïlandais impliqués dans l’expulsion de dizaines d’Ouïghours fin février.
Selon Saksith Saiyasombut, de CNA, seraient concernés les membres du Conseil de sécurité nationale thaïlandais, la Première ministre, le chef de l’armée et les ministres de la Défense, des Affaires étrangères, de l’Intérieur et de la Justice. Dans le cadre de sanctions similaires contre d’autres pays, cela inclut également leurs familles. Si l’administration Trump ferme sa porte à la famille Shinawatra, il s’agirait d’une véritable humiliation pour le clan au pouvoir en Thaïlande.
La Thaïlande est le plus ancien allié des États-Unis en Asie, mais entretient des relations amicales avec Pékin. En réponse aux critiques internationales concernant les expulsions, le gouvernement thaïlandais a déclaré que la Chine lui avait assuré que les Ouïghours seraient bien traités.
Les États-Unis accusent la Chine de génocide en raison de ses camps de concentration pour les Ouïghours, une minorité musulmane de la région du Xinjiang, dans le nord-ouest du pays. La Chine rejette les accusations et affirme qu’elle fournit une « formation professionnelle » dans ces camps pour améliorer l’avenir des Ouïghours. Elle les libère par le travail, en quelque sorte.
Depuis qu’il est sénateur, Rubio est un fervent défenseur des Ouïghours et un critique de la Chine.
Les critiques acerbes à l’encontre de la Thaïlande surprennent tous les observateurs, car l’administration du président Donald Trump n’est pas spécialement sensible aux droits de l’homme et à la protection des demandeurs d’asile.
Trump a poursuivi les expulsions massives de personnes sans papiers aux États-Unis, rejetant les arguments selon lesquels il serait dangereux pour elles de retourner dans des pays déchirés par la violence, principalement en Amérique latine.
Pire, ce même vendredi, on apprenait que l’administration Trump a décidé une interdiction d’entrée indéfinie aux réfugiés et supprime les subventions aux organismes d’aides aux réfugiés arrivés précédemment. C’est la preuve que Trump ne s’intéresse pas au sort des Ouïghours, mais souhaite simplement nuire à Pékin et aux pays de la sphère d’influence chinoise.
Rubio, s’adressant aux journalistes au G7, a déclaré qu’il s’attendait à ce que Trump rencontre finalement le président chinois Xi Jinping.