Après le samedi des trahisons, Certains manifestants ont fait irruption dans le siège du Pheu Thai en fin d’après-midi dimanche 23 juillet et ont jeté de la poudre, perturbant ainsi une conférence de presse des partis Pheu Thai et Palang Prachararth (pro armée au pouvoir) après la conclusion de leurs pourparlers, a déclaré le journal Thai Rath.
Les manifestants ont demandé à haute voix pourquoi le Pheu Thai tenait des pourparlers avec des partis installés par l’armée et si les chefs Pheu Thai se souvenaient de leurs promesses électorales.
Ils ont également rappelé au chef du Pheu Thai, Chonlanan Srikaew, sa promesse de démissionner si jamais son parti rejoint les rangs de Prawit « Oncle Pom » Wongsuwan, du Palang Pracharath, putschiste notoire.
Ils ont hué le président du comité de coordination de Palang Pracharath, Thammanat Prompao, alors qu’il entrait pour s’adresser aux médias avec Chonlanan. Tous deux ont fait ensuite une sortie précipitée par la porte arrière et se ruant dans leurs berlines.
Prompao a fait 4 ans de prison en Australie pour trafic de drogue mais les tribunaux thaïlandais aux ordre du régime ont considéré que cela ne méritait pas l’inéligibilité puisqu’il avait commis ses forfaits à l’étranger. Les hommes politiques pro démocratie sont bannis pour moins que ça.
Pendant ce temps, une manifestation à l’intersection d’Asoke a eu lieu malgré de fortes pluies à 16 heures, certains participants se promenant en imperméable ou tenant un parapluie tandis que d’autres se sont abrités sur la passerelle,
A 17h05, M. Sombat Boonngam-anong, un militant politique connu sous le nom de « Bor Kor Lai Chud », s’est présenté vêtu d’un imperméable tandis que les manifestants applaudissaient le chef du parti Move Forward, Pita Limjaroenrat, qu’ils appelaient « le Premier ministre Pita ».
Sur le trottoir, M. Chokdee Rompruek, ou Alek, un musicien qui se bat pour la démocratie, a chanté quelques chansons dont une nouvelle attaquant Pheu Thai. Des manifestants ont dansé tandis qu’une équipe de police de Thonglor était sur place pour assurer l’ordre et gérer la circulation.
Plus grave pour le régime, Les manifestants vont épeler la lettre « ค » comme un message aux sénateurs nommés par la junte.
Les manifestants se sont arrangée pour former un « ค » (voir photo), qui est l’initiale de quelques jurons thaïlandais qui visent les sénateurs nommés par la junte qui ont empêché Pita de devenir Premier ministre la semaine dernière.
Symboliser la résistance au régime par un simple « ค » est malin car il est difficile d’emprisonner quelqu’un qui prononce cette lettre de l’alphabet alors que le régime peut sévir contre quelqu’un qui montre 3 doigts (Hunger Game ou liberté, égalité, fraternité) ou un autre qui qui enfile un T shirt trop court (un an de prison pour cet ado).
Le Pheu Thai est prévenu, si le scénario de 2020 se reproduit, les trahisons dont il se rend coupable se régleront dans les urnes et il sera laminé. En effet, si les manifestants sont peu nombreux, le jour des élections, c’est par millions que les Thaïlandais rejettent les « ค ».
Les dirigeants Pheu Thai et le régime pensent qu’ils vont pouvoir faire leur petite cuisine sans en tenir compte de la population. Le réveil risque d’être difficile, même au sein du Pheu Thai.
