
Les exportateurs thaïlandais tirent la sonnette d’alarme : le dernier trimestre 2025 s’annonce difficile. En cause, une taxe de 19 % imposée par les États-Unis sur les produits thaïlandais depuis le 7 août, qui alourdit les prix et freine la demande. Résultat : les commandes mondiales plongent, et les tarifs des conteneurs maritimes s’effondrent de plus de 30 %.
Sur la ligne Asie–côte ouest des États-Unis, le prix moyen d’un conteneur de 40 pieds est passé de 2 000 à 1 400 dollars. Certaines compagnies proposent même des tarifs plancher à 1 350 dollars pour remplir leurs navires. Pour limiter la casse, plus de 17 % des traversées prévues en octobre ont été annulées.
« C’est un signal d’alerte sur le ralentissement du commerce mondial », prévient Visit Limlurcha, vice-président de la Chambre de commerce thaïlandaise. Il pointe aussi la faiblesse de la demande en provenance des États-Unis et de l’Europe, la vigueur du baht et le coût élevé de l’énergie, qui rognent les marges des exportateurs.
Le secteur agricole souffre particulièrement : -6,8 % sur les huit premiers mois de l’année. Manioc, poulet transformé et fruits de mer en conserve sont tous en recul. Le caoutchouc n’est pas épargné : -7,7 % en volume, -29 % en valeur. Luckchai Kittipol, président honoraire de l’Association du caoutchouc, prévoit une baisse annuelle de 10 % en volume et de 25 % en valeur.
Seule éclaircie : le riz. Grâce à un prix compétitif (330 $/tonne), Chukiat Opaswong espère dépasser les 8 millions de tonnes exportées, au-dessus de l’objectif initial.
Côté électronique, c’est l’optimisme : +30 % attendus en 2025, porté par la demande mondiale en composants high-tech. Dans l’automobile, Toyota prévoit une production stable à 537 000 unités, avec une légère baisse des exportations (–1 %).
Malgré une croissance de 13 % sur les huit premiers mois (223 milliards de dollars), l’économie thaïlandaise, largement dépendante des exportations, entre dans une zone de turbulences.



