
Une enquête de NIDA Poll révèle que la majorité des Thaïlandais perçoivent la crise économique comme grave et soutiennent les aides financières du gouvernement.
Selon le sondage, 83,66 % des personnes interrogées estiment que la situation nécessite des solutions urgentes, tandis que 47,17 % déclarent avoir besoin d’une aide immédiate. La majorité soutient la poursuite du programme de manne de 10 000 bahts, avec 57,25 % favorables à la phase 3 pour les 16-20 ans et 62,98 % soutenant la phase 4 pour les 21-59 ans.
Cependant, plus de la moitié des sondés affirment qu’ils ne seraient pas en colère si le programme était annulé. Le gouvernement envisage toujours les prochaines étapes, dans un contexte de préoccupations économiques généralisées.
La Thaïlande est confrontée à une crise économique aggravée par la baisse du tourisme, son principal moteur de croissance. Avec l’effondrement des investissements, de la consommation et des exportations, le pays dépendait largement des visiteurs étrangers pour maintenir son activité. Pourtant, après une forte hausse en 2024, le nombre de touristes a chuté depuis février 2025, entraînant une révision à la baisse des prévisions de croissance du PIB de 2,8 % à 1,8 %.
Cette baisse affecte directement les recettes fiscales, les liquidités disponibles pour la consommation et le niveau d’endettement. Le gouvernement, à court de ressources, a dû puiser dans son compte d’épargne publique plutôt que d’émettre des obligations. Cette situation compromet les capacités de financement en cas d’urgence, comme une catastrophe naturelle, et limite les mesures de relance.
La faiblesse de la consommation intérieure, qui représentait un facteur clé de croissance en 2024, accentue le risque de récession. Une crise de liquidités pourrait émerger au troisième trimestre, menaçant les entreprises incapables de refinancer leurs obligations. Avec un gouvernement désorganisé et peu de solutions à court terme, la Thaïlande pourrait traverser l’une des périodes économiques les plus difficiles depuis des décennies.
À titre d’exemple, la rue Banthat Thong à Bangkok (la zone branchée de la ville) subit une baisse significative de ses revenus, allant de 40 à 50 %, en raison de la faible consommation intérieure et du recul du tourisme, notamment chinois. Ce déclin a été accentué par des critiques en ligne sur les prix et la qualité des repas. Classée parmi les rues les plus attrayantes du monde, Banthat Thong accueille entre 10 000 et 30 000 visiteurs par jour. Les loyers y restent plus abordables que dans les centres commerciaux, car la majorité des restaurateurs louent directement auprès de l’Université Chulalongkorn.
Autre indice, la Thaïlande a enregistré 3 921 fermetures d’entreprises entre janvier et avril 2025, soit une hausse de 8,3 % par rapport à l’année précédente. Les secteurs les plus touchés sont la construction, l’immobilier et la restauration, avec un capital social total de 15,99 milliards de bahts perdu.
La baisse des dépenses des ménages et l’instabilité économique mondiale alimentée par la politique de l’équipe Trump sont les principales causes de ces fermetures. Parallèlement, 30 148 nouvelles entreprises ont été enregistrées, en recul de 4,4 % par rapport à 2024.
Le centre de recherche Kasikorn (K-Research) prévoit une augmentation des fermetures d’usines cette année en raison du ralentissement du secteur manufacturier. Le débat budgétaire à la Chambre des représentants sur l’exercice 2026 doit se conclure par un vote en première lecture samedi.