
En Thaïlande, la violence domestique reste une crise majeure des droits humains. En 2024, plus de 4 800 cas ont été signalés, soit plus de 40 victimes par jour. En 2023, 1 773 cas avaient déjà été recensés, dont plus de 80 % concernaient des femmes. Meurtres, agressions sexuelles et abus familiaux continuent d’alimenter les médias, révélant l’ampleur du fléau.
Face à cette urgence, un réseau civil a proposé une loi de protection des victimes de violences domestiques, soutenue par 26 729 électeurs. Cette initiative citoyenne vise à garantir la dignité, la sécurité et les droits des personnes concernées. Le député Tunyawaj Kamolwongwat (People’s Party) souligne que les survivants rencontrent encore de nombreux obstacles juridiques et administratifs. Il plaide pour la mise en place de gestionnaires de cas individuels afin d’accompagner les victimes dans leurs démarches et leur permettre un accès réel à la justice.
La violence domestique prend aussi de nouvelles formes : harcèlement en ligne, cyberintimidation, coercition sociale subtile, notamment envers les personnes LGBTQ+. Ces atteintes dépassent le cadre physique et touchent à l’autonomie et à la dignité humaine.
Parallèlement, une enquête du ministère de la Santé révèle que seulement 63 % des femmes thaïlandaises âgées de 19 à 49 ans souhaitent avoir des enfants. Sur les 404 femmes interrogées, 53 % ont une bonne connaissance des enjeux de santé, mais une compréhension limitée de certains facteurs comme l’âge compatible avec la maternité ou les infections.
Pour encourager la natalité, le ministère propose d’étendre le congé maternité à 180 jours avec maintien du salaire, et d’améliorer les allocations familiales. Les femmes interrogées souhaitent aussi un meilleur accès aux traitements de fertilité, comme la FIV ou l’ICSI, et une prise en charge après échec de l’insémination intra-utérine.
Les autorités sanitaires insistent sur la nécessité d’une communication renforcée, notamment auprès des jeunes femmes de moins de 20 ans, sur les risques liés au VIH, à la syphilis et à la nutrition pré-grossesse. Des consultations seront proposées pour accompagner les projets parentaux, tandis que les aides financières seront réévaluées afin de favoriser une maternité choisie et sécurisée.
Ces deux volets – lutte contre les violences et soutien à la parentalité – illustrent les défis sociaux et sanitaires auxquels la Thaïlande est confrontée pour bâtir une société où les femmes seront protégées et où les enfants se sentiront les bienvenus.