
À quatre jours de l’ouverture des 33ᵉ SEA Games, le gouvernement thaïlandais tente d’éteindre l’incendie… tout en assurant qu’il n’y a pas de feu. Ce jeudi midi, au Siège du Gouvernement, le Premier ministre Anutin Charnvirakul a dû répondre à une avalanche de critiques sur la préparation chaotique de l’événement, certains allant jusqu’à affirmer que l’organisation serait « pire que celle du Cambodge ». Une comparaison qui n’a visiblement pas plu.
Interrogé sur l’impact de cette polémique sur l’image du pays, Anutin a balayé la question d’un revers de main : « Les Jeux ouvrent le 9 décembre. J’y serai, car il y aura une présence royale. » Quant aux accusations de fiasco annoncé, il a rétorqué : « Qui a dit ça ? Rien n’a encore eu lieu. » Une manière de dire que juger avant de voir serait prématuré — même si les signaux d’alerte s’accumulent.
Le Premier ministre renvoie d’ailleurs la responsabilité à Attakorn Sirilatthayakorn, ministre du Tourisme et des Sports, tout en rappelant que Thammanat Prompao, vice-Premier ministre, supervise le dossier. Sur la polémique du poster officiel généré par IA, Anutin assure que Thammanat « ira jusqu’au bout ». Selon lui, l’intensité des Jeux viendra « quand les gens participeront », comme si l’enthousiasme du public pouvait compenser les retards logistiques.
Sur le budget, Anutin se défend : « Ce problème n’a pas commencé il y a deux mois. Dès notre arrivée, nous avons dû tout gérer en urgence. » Il ajoute que Thammanat « travaille à en perdre la tête », devant résoudre de nombreux casse-têtes. Une manière de reconnaître que la machine gouvernementale tourne à plein régime… mais peut-être un peu tard.
Le cas le plus critique reste Hat Yai, dans la province de Songkhla, où certains événements ne peuvent toujours pas être organisés faute d’infrastructures prêtes. Anutin affirme devoir « accélérer » la mise en place des sites et des hébergements, désormais entre les mains de la TAT.
Et pour ceux qui espéraient une évaluation des performances ministérielles, la réponse est cinglante : « Il est trop tard pour mesurer quoi que ce soit. Le Parlement sera dissous bientôt. » Autrement dit : les comptes, ce sera pour plus tard.
À quelques jours du coup d’envoi, la Thaïlande promet que tout sera prêt. Les sceptiques, eux, attendent de voir.



