La guerre de mots au sujet la présidence de la Chambre, entre deux grands partis de la coalition, Move Forward et Pheu Thai, se poursuit.
Adisorn Piengket, député Pheu Thai a déclaré que Move Forward n’avait pas remporté la majorité absolue avec ses 152 sièges à la Chambre dans une chambre de 500 sièges, ajoutant que « Move Forward verra son chef, Pita Limjaroenrat, Premier ministre, donc Move Forward devrait pas prendre tous les postes disponibles.
Il faisait référence aux déclarations de Piyabutr Saengkanokkul, l’un des chefs de Move Forward, qui pense que son parti ne devrait pas céder la présidence de la Chambre à un partenaire de la coalition s’il veut éviter des problèmes lors du dépôt d’amendements à la loi de lèse-majesté au Parlement.
Adisorn a déclaré que si Move Forward voulait tous les postes, il fallait remporter 377 sièges à la Chambre, comme l’a fait Thai Rak Thai (Pheu Thai) en 2005.
Après recomptage, MF a obtenu 151 sièges en tout et non 152, alors que Bumjaithai passe de 70 à 71, selon la Commission électorale. Les Thaïlandais et en particulier les milieux d’affaires sont exaspérés par la lenteur de la CE qui ne proclame rien d’officiel.
Le Pheu Thai a déjà accepté de soutenir Pita en tant que chef de l’exécutif, donc Move Forward ne devrait pas également prendre le législatif. Sans le Pheu Thai, Move Forward ne peut pas former le gouvernement, a-t-il souligné.
Dans le gouvernement précédent, contrairement à la tradition, Chuan Leekpai du parti démocrate, largement battu, a pris le poste de président de la Chambre. Plus loin dans le passé, Uthai Pimjaichon est devenu président de l’Assemblée nationale, même si son parti n’avait remporté que trois sièges.
« Compte tenu du réservoir humain des deux partis, je pense que nos députés Pheu Thai sont plus adaptés à ce poste », a déclaré Adisorn ajoutant que les deux partis sont du côté de la démocratie, donc cela devrait être réglé par un vote au Parlement.
Pendant ce temps, un autre député de la liste du parti Pheu Thai, Anusorn Iamsa-ard, considère que la victoire de MF ne signifie pas que tous les autres partis de la coalition doivent se plier à toutes les conditions fixées par MF.
La frange la plus Thaksinienne du PT appelle déjà le parti à quitter la coalition.
Par ailleurs, le porte-parole de Move Forward, Rangsiman Rome, a déclaré que le parti n’avait encore personne en tête pour le poste de président de la Chambre, ajoutant qu’il y a encore beaucoup de temps pour trouver la bonne personne.
L’une des fonctions importantes du président de la Chambre est de soumettre le nom du premier ministre élu à Sa Majesté le Roi, après avoir été approuvé par la séance conjointe de la Chambre et du Sénat.
De son côté, L’AMBASSADEUR DES ÉTATS-UNIS Robert F. Godec a personnellement reçu une lettre de groupes pro-monarchie qui manifestaient devant l’ambassade pour exiger que les États-Unis cessent toute ingérence présumée dans les affaires intérieures de la Thaïlande.
L’ambassadeur américain a déclaré à trois royalistes autorisés à entrer dans l’enceinte que les États-Unis respectaient la monarchie thaïlandaise et ne soutenaient aucun parti politique et travaillera avec le gouvernement élu.
Des partisans du groupe ultra-royaliste Centre du peuple pour la protection de la monarchie dirigé par M. Anon Klinkaew et deux autres groupes similaires avaient organisé ce micro rassemblement devant l’ambassade. Leurs membres, pour la plupart des personnes âgées, marchaient derrière un pickup équipé de haut-parleurs diffusant des chansons anticommunistes.
Une fois sur place, ils ont organisé leur manifestation devant l’ambassade en brandissant le drapeau thaïlandais et des pancartes critiquant les États-Unis. M. Sonthiya Sawasdee, un ancien membre du parti Palang Pracharat (Prayut en 2019) a prononcé un discours.
Après cela, M. Noppakhun Thongtin, royaliste, a lu une déclaration adressée à l’ambassadeur américain exhortant les États-Unis à respecter le royaume de Thaïlande. Il a ajouté que son réseau ne s’opposait pas à ce que les vainqueurs des élections forment un gouvernement, mais les met en garde contre toute modification de la loi 112 sur lèse-majesté.
Enfin, Le militant royaliste Ruangkrai Leekitwattana a exhorté mercredi la Commission électorale (CE) à dissoudre les huit partis de la coalition, dirigée par Move Forward.
Lui aussi membre du parti Palang Pracharath, il a déclaré qu’il souhaitait que la CE enquête pour savoir si l’insistance du parti Move Forward sur le protocole d’accord constitue une violation de la loi sur les partis politiques, car le document lie les huit partis, les privant de leur indépendance. Ainsi, il dépose une plainte contre les huit parties, au lieu du seul parti Move Forward.
Il a également présenté des preuves supplémentaires concernant l’actionnariat du chef du parti Move Forward, Pita Limjaroenrat, dans ITV, qui a cessé ses activités en 2007 mais dont il peut prouver qu’il s’agit d’une entreprise publique et qu’elle est toujours opérationnelle. Ruangkrai accuse Pita de détenir 42 000 actions d’ITV, ce qui est interdit. Pita sera disqualifié s’il s’avère qu’il détient effectivement une participation dans une entreprise de médias.
Le chef du parti Pheu Thai, Cholnan Srikaew, a déclaré qu’il n’était pas inquiet de la plainte de Ruangkrai auprès de la CE. Il a défendu le protocole d’accord, affirmant qu’il avait été rédigé conjointement par les huit partis de la coalition de leur plein gré, sans aucun contrôle ni domination par qui que ce soit.
Enfin, Sondhi Limthongkul, Magnat des médias chemises jaunes, Top News et Thai Move Institute tous royalistes radicalisés affirment que les États-Unis et la CIA soutiennent le parti Move Forward avec l’intention de saper la monarchie. Ils diffusent très largement toujours la même théorie du complot sur leurs médias comme on peut le voir ici. « La CIA a piraté les élections en Thailande. La révolution a commencé ».
