Le chef de la Police Royale évoque le cas.
La Commission nationale anticorruption (NACC) a ouvert une enquête après la diffusion d’un enregistrement audio compromettant, présenté comme la voix d’un haut responsable de la police thaïlandaise exigeant des pots-de-vin auprès de commerces illégaux dans la province de Nakhon Si Thammarat.
L’affaire a éclaté le 23 décembre, lorsque l’extrait sonore a largement circulé sur les réseaux sociaux. Selon les informations relayées, il s’agirait d’une conversation entre le commandant de la police provinciale, le Pol Maj Gen Kriangsak Noonkliang, et un officier du poste de Chawang. Dans l’enregistrement, une voix attribuée au commandant réclame le versement de sommes issues de casinos et de tripots clandestins, menaçant de réprimer l’ensemble des agents si ses demandes n’étaient pas satisfaites. « Si je ne reçois pas l’argent, vous ne l’aurez pas non plus », peut-on entendre.
Face au tollé, le poste de police de Chawang a publié un communiqué, affirmant ne pas pouvoir confirmer l’authenticité des voix. Le texte évoque la possibilité d’un montage ou d’une falsification par intelligence artificielle, tout en annonçant l’ouverture d’une enquête interne.
La polémique a rapidement entraîné des mesures disciplinaires. Le chef de la police nationale, Kittharath Punpetch, a signé un ordre transférant Pol Maj Gen Kriangsak au centre des opérations de la Royal Thai Police (RTP). Il a été relevé de ses fonctions à Nakhon Si Thammarat, remplacé par le Pol Maj Gen Pornchai Khajornklin, actuel adjoint du commissaire de la région 8.
La RTP a justifié cette décision par la nécessité de préserver « la transparence et la confiance du public ». Maintenir l’officier en poste aurait, selon elle, risqué d’aggraver la défiance envers l’institution.
Cette affaire illustre une nouvelle fois les difficultés de la police thaïlandaise à se défaire des soupçons de corruption. Les autorités insistent sur le caractère préliminaire de l’enquête, rappelant que l’authenticité de l’enregistrement doit encore être établie. Mais la rapidité de la réaction – transfert immédiat et ouverture d’investigations – traduit la volonté de limiter l’impact sur l’opinion publique.
Alors que l’audio continue de circuler en ligne, l’affaire met en lumière les enjeux de crédibilité et de réforme au sein des forces de l’ordre. Pour la NACC, il s’agit d’un test crucial : démontrer sa capacité à enquêter sur des figures de haut rang et à garantir que la lutte contre la corruption ne s’arrête pas aux échelons inférieurs.



