Descente de police à Pattaya
Les autorités thaïlandaises ont procédé ces derniers jours à une série d’arrestations visant des ressortissants chinois impliqués dans des réseaux de cybercriminalité, de fraude et d’immigration illégale. Les opérations, menées dans plusieurs provinces, mettent en lumière l’ampleur des activités criminelles transfrontalières organisées par des délinquants, voire des criminels chinois.
La première intervention a eu lieu dans la province de Trat, à la frontière cambodgienne, où neuf hommes chinois ont été interpellés dans un resort après que le propriétaire a signalé leur arrivée sans passeport. Les suspects, en possession de 48 téléphones portables, seraient des fugitifs du complexe frauduleux KK Park à Myawaddy, au Myanmar, bombardé ces derniers jours par la Karen Border Guard Force. Plus de 1 500 travailleurs étrangers ont fui la zone pour se réfugier en Thaïlande.
Les téléphones saisis contenaient des applications liées à des arnaques en ligne, du blanchiment d’argent et des formulaires de recrutement.
Quelques heures plus tard, une autre opération d’envergure a été menée dans un hôtel à bungalows de Chanthaburi, où 42 ressortissants chinois ont été arrêtés. Le groupe, récemment arrivé du nord du pays, s’apprêtait selon la police à franchir la frontière pour rejoindre un réseau de call centers frauduleux au Cambodge.
Les forces de l’ordre ont saisi 215 téléphones, 11 ordinateurs portables, 807 000 bahts en liquide, ainsi que des cartes SIM et des documents. Seuls sept suspects avaient un passeport, dont trois avec un visa valide. Trente-huit personnes ont été inculpées pour entrée illégale.
À Pattaya, la police a également arrêté 12 hommes chinois testés positifs aux stupéfiants et 20 femmes vietnamiennes travaillant sans permis lors d’un raid dans un club nocturne.
À Bangkok, dans le quartier de Rama 9, une opération conjointe de la police et de l’immigration a permis d’interpeller 15 Chinois et un Taïwanais liés à des réseaux de scams internationaux. Plusieurs suspects auraient fui le Myanmar via la province de Tak, profitant du chaos provoqué par les offensives contre les hubs criminels.
Le suspect taïwanais, recherché pour trafic de drogue, fraude et blanchiment, a reconnu avoir travaillé pour des réseaux « d’arnaques sentimentales » et d’investissements frauduleux.
Par ailleurs, le Bureau de l’Immigration a annoncé l’arrestation de six autres étrangers dans des affaires distinctes, dont un Chinois recherché pour une fraude bancaire de 560 millions de yuans, et trois autres accusés d’avoir trafiqué plus de 120 compatriotes vers des centres d’arnaque au Myanmar et au Cambodge.
Enfin, les autorités thaïlandaises ont mené une série de raids dans sept fermes de minage de bitcoin situées dans les provinces de Samut Sakhon et Uthai Thani, pour une valeur totale estimée à 300 millions de bahts. Les enquêteurs du DSI ont saisi 3 642 machines de minage et du matériel électrique, la plupart installés dans des conteneurs modifiés et refroidis par eau.
Selon le DSI, ces installations servaient à financer des réseaux d’arnaques chinois basés au Myanmar, impliqués dans plus de 5 milliards de bahts de transactions. L’enquête se poursuit et les autorités thaïlandaises ont demandé la coopération du gouvernement chinois.
Les autorités thaïlandaises affirment poursuivre leurs investigations pour identifier les têtes de réseaux et déterminer l’étendue des opérations criminelles utilisant le pays comme base ou zone de transit.
