Face à une explosion inquiétante de la consommation de cigarettes électroniques chez les jeunes, le gouvernement thaïlandais va toujours plus loin. Le Cabinet vient d’ordonner une révision express de la loi sur le tabac afin d’y intégrer des mesures strictes contre le vapotage. Objectif : freiner la montée en flèche de l’addiction à la nicotine, en particulier chez les moins de 25 ans.
Le constat est alarmant : selon le Bureau national des statistiques, le nombre de Thaïlandais âgés de 15 ans et plus utilisant des e-cigarettes est passé de 78 000 en 2021 à plus de 400 000 en 2024, et ce, malgré une interdiction totale. Une progression fulgurante qui pousse les autorités à revoir d’urgence le cadre légal. Le ministère de la Santé publique est désormais chargé de rédiger les nouvelles dispositions.
La réforme visera l’ensemble de la chaîne : production, importation, vente, publicité et usage, aussi bien dans les commerces physiques que sur les plateformes en ligne. Une campagne nationale d’information sera, comme précédemment, lancée en parallèle pour sensibiliser les jeunes aux dangers du vapotage, avec des contenus clairs et complets.
Cette initiative s’inscrit dans l’adoption par le Cabinet de l’article 5.3 de la Convention-cadre de l’OMS pour la lutte antitabac, qui vise à empêcher toute influence de l’industrie du tabac sur les politiques publiques. Pourtant, cette approche peut sembler ambiguë, car la lutte contre les cigarettes électroniques pourrait, justement, favoriser les produits des cigarettiers traditionnels.
Un règlement du Bureau du Premier ministre est en cours d’élaboration pour appuyer cette démarche. La porte-parole du gouvernement, Airin Phanrit, a souligné l’urgence de la situation : addiction sévère à la nicotine, risques accrus de dépression, atteintes au développement cérébral chez les adolescents, et cas de pneumonie liés au vapotage. Les autorités sanitaires et les agences gouvernementales vont se concerter pour finaliser les recommandations, en tenant compte des stratégies de marketing ciblant les jeunes sur les réseaux sociaux.
Le Cabinet exige un rapport complet sur les ajustements législatifs et opérationnels dans un délai de 30 jours. Ce calendrier serré reflète la volonté politique de répondre rapidement aux conséquences sanitaires et sociales du vapotage en Thaïlande.
Le message est clair : il y a urgence à agir pour protéger les jeunes générations. Le gouvernement veut reprendre le contrôle avant que la situation ne devienne incontrôlable.



