
Coup de tonnerre dans le monde de la pétanque : la Fédération Internationale de Pétanque et Jeu Provençal (FIPIP) et la World Petanque and Bowl Federation (WPBF) ont décidé d’interdire toute compétition de boules lors des 33e Jeux d’Asie du Sud-Est (SEA Games), prévus en décembre en Thaïlande. En cause : une crise de gouvernance au sein de la Fédération thaïlandaise de pétanque (FPT), jugée incompatible avec les standards internationaux.
Au cœur du scandale, l’élection controversée du président Sutthiroj Praphanphat, ancien commandant de l’armée de l’air, accusé de détournement de fonds, fraude électorale et harcèlement sexuel. Déjà banni à vie de toute activité sportive, il continue pourtant de diriger la FPT, avec le soutien officiel de l’Autorité des sports de Thaïlande (SAT), malgré les appels à la réforme.
Face à cette impasse, les instances internationales ont tiré un trait sur la pétanque aux SEA Games. Le Comité olympique thaïlandais avait proposé de créer une commission indépendante pour permettre aux athlètes de concourir sous bannière neutre, mais la SAT a refusé d’en appliquer les recommandations. Résultat : non seulement les compétitions sont annulées, mais tout pays qui tenterait d’y participer s’expose à une suspension de deux ans des tournois mondiaux, asiatiques et masters.
Dans une lettre officielle, le président de la WPBF, Claude Azéma, dénonce la « conduite irresponsable » de dirigeants thaïlandais qu’il qualifie d’« indignes ». Il accuse l’ancien président de la FPT d’avoir utilisé les fonds du sport à des fins personnelles, tout en orchestrant des élections truquées. Pour Azéma, cette situation nuit gravement à l’image de la pétanque et prive des milliers d’athlètes de leur droit à concourir.
La WPBF et la FIPJP préviennent qu’aucune compétition ne sera reconnue tant que la direction actuelle reste en place. Elles appellent à l’exclusion définitive du président controversé et à une réforme en profondeur. En attendant, la Thaïlande risque de perdre de nombreuses médailles et de voir sa réputation sportive ternie sur la scène internationale.
Et pourtant sur le terrain…
La Thaïlande a brillé lors des derniers championnats du monde de pétanque, à Rome le week-end dernier, raflant tous les titres majeurs. En tête d’affiche, Kantaros Choochuay est devenue championne du monde en individuel féminin après une finale disputée contre la Française Nelly Peyré, qu’elle a battue 13-10.
En doublette masculine, les Thaïlandais ont survolé la compétition et écrasé les Suisses J. et M. Molinas en finale sur un score sans appel de 13-0. Les Français Dylan Rocher et Christophe Sarrio, pourtant tenants du titre, ont été éliminés en quarts par Madagascar, leur adversaire récurrent, sur le score serré de 11-13.
La domination thaïlandaise s’est confirmée en doublette féminine, avec une victoire expéditive face à la paire française Peyré–Bandiera. Menées 10-0 dès les premiers tirs, les Bleues n’ont jamais pu revenir, s’inclinant lourdement 13-2.
Avec ces performances, la Thaïlande s’impose comme la nouvelle référence mondiale en pétanque, reléguant les grandes nations historiques au second plan. Alors, est-ce que Sutthiroj Praphanphat, en s’accorchant à son siège, va priver le roayume de l’un de ses fleurons sportifs ?