On ne sait pas si le 30e Premier ministre du pays peut être élu mardi alors que la situation politique est toujours très instable, selon les observateurs.
Le parti Pheu Thai a désormais le soutien du parti United Thai Nation (UTN Prayut), qui a accepté de rejoindre sa coalition et de voter pour son candidat au poste de Premier ministre Srettha Thavisin.
Un groupe de 40 députés du parti Palang Pracharath (PPRP, Prawit) a également promis de voter pour Srettha, même si le PPPR n’a pas encore annoncé de décision formelle.
Cependant, on ne sait toujours pas si M. Srettha recevra le soutien des sénateurs, car certains s’inquiètent à la suite des allégations du lanceur d’alertes Chuvit Kamolvisit concernant des irrégularités présumées chez le promoteur immobilier Sansiri alors que M. Srettha en était le directeur général.
Certains sénateurs s’opposent également à la volonté de Pheu Thai de rédiger une nouvelle constitution qui de facto les mettraient sur la touche. Et ce grief est sans doute bien plus important que l’optimisation fiscale présumée. En effet, le régime qui a perdu les élections ne reste en place que grâce à cette constitution ahurissante.
Yutthaporn Issarachai, de la Sukhothai Thammathirat Open University, a déclaré que M. Srettha n’aura qu’une seule chance lors du vote puisque ce fut le sort de Pita Limjaroenrat, Move Forward qui avait pourtant gagné les élections.
M. Yutthaporn a ajouté qu’actuellement, il y a quatre candidats de trois partis qui sont susceptibles d’être nommés premier ministre ; M. Srettha et Paetongtarn Shinawatra de Pheu Thai ; Gen Prawit Wongsuwon du PPRP et Anutin Charnvirakul du parti Bhumjaithai.
Si M. Srettha n’est pas élu mardi, on ne sait pas si le PT désignera Paetongtarn.
« Si elle n’est pas nommée, le poste de Premier ministre pourrait être occupé par l’ancien groupe au pouvoir », a déclaré M. Yutthaporn.
« Finalement, le Pheu Thai devra peut-être accepter les conditions d’alliés de la coalition qui négocient pour les postes ministériels », a-t-il déclaré, ajoutant que le Pheu Thai pourrait également être contraint de nommer Prawit au poste de Premier ministre, ce qui renverrait la Thailande au Moyen Age de la démocratie.
L’influent général de corps d’armée Nanthadet Meksawat, a écrit sur Facebook qu’il pensait que M. Srettha n’obtiendrait pas l’approbation du Parlement mardi.
Le Senateur Jadet Insawang doute également
S’exprimant sur Facebook, Jatuporn Prompan, ancien président du Front uni pour la démocratie contre la dictature (chemise rouge / Pheu Thai historique), a partagé l’opinion selon laquelle la candidature de M. Srettha au poste de Premier ministre échouerait parce que les sénateurs ne voteraient pas pour lui.
« M. Srettha n’a plus le soutien du peuple maintenant que le Pheu Thai s’est allié aux deux partis « des oncles » », a-t-il déclaré, faisant référence à l’UTN et au PPRP.
M. Srettha ne sera pas invité à prononcer un discours de politique générale mardi, selon le président du Parlement Wan Muhamad Noor Matha. La décision a été approuvée par les chefs du Sénat et les représentants des partis politiques qui ont rencontré M. Wan vendredi.
M. Srettha ne s’est pas présenté aux élections du 14 mai et n’est donc pas député. Aucune règle n’interdit à un non-député de prendre la parole lors d’une réunion parlementaire, a déclaré M. Wan. Cependant, les participants à la réunion de vendredi n’ont pas semblé intéressés par un discours de Srettha.
Le parti Move Forward ne s’abstiendra pas mais votera plutôt contre le candidat du Pheu Thai mardi, selon une chef MF, Sirikanya Tansakun. Elle a souligné que le parti de Prayut avait déjà rejoint la coalition dirigée par le Pheu Thai et il est maintenant évident que le parti Palang Pracharath de Prawit finira par s’aligner sur la coalition.
Move Forward campe ainsi clairement dans l’opposition, ce qui pourrait, à terme, s’avérer payant. L’idée que le nouveau gouvernement vise à promouvoir la réconciliation est un contresens puisque le MFP, le plus gros parti du pays, a été exclu de ce processus de réconciliation. Il s’agit donc juste une réconciliation entre Thaksin et le régime et cela n’a rien à voir avec la population.
Tout la journée de vendredi le chef de Pheu Thai, Chonlanan Srikaew a été interrogé sur les réseaux sociaux pour savoir « à quelle heure » il démissionnerait du poste le plus élevé du parti sous la direction de facto de Thaksin Shinawatra .
« À quelle heure Chonlanan démissionne-t-il ? » est devenu le hashtag n°1, suite à la confirmation par Bhumtham Wechayachai, Pheu Thai, que les partis des deux « oncles putschistes » ont déjà rejoint le gouvernement de coalition.
De nombreux citoyens se demandent si Chonlanan tiendra jamais parole, comme il l’a promis à plusieurs reprises lors de la campagne électorale. Il avait juré de démissionner si les oncles putschistes rejoignaient le Pheu Thai.
Les observateurs notent que l’ancien chef démocrate Abhisit Vejjajiva s’était publiquement engagé à démissionner de la direction si le parti approuvait Prayut comme Premier ministre après les élections de 2019. Les démocrates ont adoubé Prayut et Abisith a effectivement démissionné.
On suppose que Chonlanan obtiendra un ministère dans le cabinet Pheu Thai tout en conservant le statut de député de Nan. Qu’il démissionne ou pas de la direction du Pheu Thai n’a que peu d’importance.
La police royale thaïlandaise et les agences concernées se seraient rencontrées vendredi pour préparer le retour très attendu du Premier ministre déchu Thaksin Shinawatra, qui pourrait arriver au début de la semaine prochaine.
Une source a déclaré que le chef adjoint de la police Pol Lt Gen Prachuap Wongsuk a convoqué la réunion avec un certain nombre d’agences, dont le Département des services correctionnels, le Bureau de l’immigration et le Bureau de la police métropolitaine, pour préparer le retour de Thaksin.
L’ancien Premier ministre en fuite arriverait peut-être lundi ou mardi par avion privé et atterrira à l’aéroport de Don Mueang. Ce retour coïncide avec le choix du Premier ministre prévu le 22 août.
Anusorn Iamsa-ard, un député Pheu Thai, a déclaré que le retour de Thaksin n’a rien à voir avec la formation de la coalition gouvernementale et que l’ancien Premier ministre peut revenir quand il se sent à l’aise.
Thaksin a posté sur X (Twitter) qu’il avait prévu de revenir le 10 août, mais qu’un examen médical entraînait un retard de deux semaines. Personne ne l’a cru.
Sa fille, Paetongtarn, candidate Premier ministre Pheu Thai, s’est envolée pour Dubaï cette semaine pour l’emmener voir un ophtalmologiste. Comme si Thaksin avait besoin que sa fille lui tienne la main. Là non plus, personne ne l’a cru.
Thaksin risque des peines de prison de 10 ans dans trois affaires qu’il prétend politiquement motivées.
Un groupe de supporters en chemise rouge a appelé le parti Pheu Thai à aider à ramener en Thailande des militants exilés accusés de délits politiques, après la formation d’un gouvernement.
Le groupe se faisant appeler Media for Democracy, dirigé par Jutikhong Phummoon, s’est rendu vendredi au siège du Pheu Thai.
M. Jutikhong a déclaré qu’une fois que le Pheu Thai aura formé un gouvernement, il devrait ouvrir la voie aux militants, accusés de délits politiques mais non impliqués dans des affaires de lèse-majesté, pour qu’ils rentrent chez eux enfin innocentés.
Il a également déclaré que le groupe soutenait les efforts du Pheu Thai pour mettre en place une assemblée constituante le plus rapidement possible une fois que le nouveau gouvernement entrerait en fonction.
Nikhom Boonwiset, député Pheu Thai, a accepté la pétition du groupe et a déclaré que le parti redoublerait d’efforts pour appliquer ses engagements.
à quelle heure démissionnes-tu Chonlanan ?
