
Des sénateurs suppléants ont affirmé que les responsables chargés d’enquêter sur la fraude électorale lors des élections sénatoriales de 2024 se verraient proposer des pots-de-vin allant de 5 à 10 millions de bahts afin de faire capoter l’enquête.
La Commission électorale (CE) et le Département des enquêtes spéciales (DSI) instruisent des dossiers pour violation des lois électorales, complot criminel et blanchiment d’argent. Plusieurs sénateurs ainsi que des membres du parti de coalition Bhumjaithai ont été convoqués pour être interrogés.
Le lieutenant-général Khamrob Panyakaew, ancien chef adjoint de la police nationale et sénateur suppléant, a fait part de ses préoccupations face aux ingérences politiques et aux pressions exercées sur les membres de la CE. Il a exhorté les commissaires – dont deux envisageraient justement de démissionner – à faire preuve d’impartialité et à continuer l’enquête. En effet, si, du côté du DSI, les policiers enquêtent sans état d’âme, du côté de la CE, les membres sont juges et parties. Certains seraient proches du Bumjaithai, le clan qui aurait organisé la fraude et, de plus, l’attitude de divers membres de la CE durant les scrutins interroge quant à l’impartialité de la procédure.
Le sénateur suppléant Akarawat Pongthanachalitkul a alerté sur des tentatives de sabotage de l’enquête par le biais de pots-de-vin dont les montants atteindraient des millions de bahts. Il a précisé que certains responsables avaient refusé ces offres, assurant que l’enquête était presque achevée et que les individus impliqués devaient être tenus pour responsables.
Akarawat a également exprimé ses doutes quant à l’impartialité du secrétaire général de la Commission électorale, Sawang Boonmee, l’accusant de liens avec une faction de sénateurs visés par l’enquête, soit le Bumjaithai. Ces liens sont anciens et avérés puisque Sawang est originaire de Buriram comme le clan fondateur du parti, les Chidchob, à qui il doit sa carrière.
Akarawat a attribué les retards et l’inaction dans le traitement des violations électorales à la gestion de Sawang, appelant ce dernier à se retirer du dossier. Il a enfin mis en garde contre les ingérences internes et les accès non autorisés aux dossiers, susceptibles d’entraîner des fuites au profit des personnes impliquées.