
La plupart des matériaux et équipements utilisés dans la construction de l’usine de BYD (Rayong), d’une valeur de 10 milliards de bahts, en Thaïlande, ont été importés de Chine, avec peu ou pas d’utilisation de produits thaïlandais. On se retrouve dans une version industrielle des « zéro dollar tours » de sinistre mémoire.
Le député d’opposition Suphanat Minchaiynunt, du Parti populaire, a déclaré que tous les produits, des machines aux panneaux utilisés pour monter les murs, en passant par les revêtements de sol, les sanitaires et les systèmes électriques, provenaient de Chine. Il a souligné que certains articles ne répondaient pas aux normes de sécurité thaïlandaises.
L’accord d’investissement entre BYD et le Board of Investment (BOI) ne contient aucune exigence d’utilisation de matériaux locaux. Il prévoit également des incitations généreuses, notamment un impôt sur les sociétés à 0 % et des exonérations totales de droits d’importation pour la construction d’usines.
Selon Suphanat, cet investissement n’apporte que des avantages minimes à la Thaïlande. Il n’y a pas de développement de la chaîne d’approvisionnement, pas de transfert de technologie et pas d’amélioration des compétences de la main-d’œuvre ; seulement la création d’emplois non qualifiés à bas salaires.
Il a ajouté que le principal bénéficiaire thaïlandais est l’exploitant de la zone industrielle, qui a vendu à BYD plus de 600 rai de terrain. La valeur de ce terrain, acheté à environ 4 millions de bahts le rai, a désormais doublé grâce à la demande croissante. BYD pourrait donc simplement revendre le terrain sans produire de voitures pour gagner de l’argent.
Il s’est demandé pourquoi la Thaïlande est aujourd’hui si peu compétitive qu’elle doive compter sur de lourdes concessions pour attirer les investisseurs. Il a appelé à mettre davantage l’accent sur l’innovation et le capital humain, mais on sait qu’aucun gouvernement thaïlandais ne s’est jamais lancé dans une vraie formation professionnelle, l’actuel y compris.