
Bangkok est aujourd’hui la ville la plus chère au monde pour se loger, avec 79 % du revenu disponible moyen consacré au loyer d’un appartement standard, charges incluses.
Selon le rapport Housing Affordability Review 2025 publié par le gestionnaire d’actifs allemand DWS, Bangkok dépasse toutes les autres grandes métropoles en termes de ratio loyer/revenu. Ce chiffre signifie qu’un ménage moyen consacre près de quatre cinquièmes de son revenu disponible à la location d’un appartement deux pièces — un niveau jugé insoutenable par les experts.
La principale cause est la pénurie de logements disponibles, notamment de condominiums. En 2025, l’offre de condos à Bangkok a atteint son plus bas niveau depuis 16 ans. Cette raréfaction est liée à la hausse des taux d’intérêt et des coûts de construction, qui freinent les nouveaux projets immobiliers. Moins de logements construits signifie plus de concurrence pour les unités existantes, ce qui fait grimper les prix.
Contrairement à des villes comme Salt Lake City ou Leipzig, où le loyer représente environ 20 à 23 % du revenu disponible, le ratio à Bangkok atteint 79 %, soit plus du double de la moyenne mondiale (38 %). Ce déséquilibre est aggravé par des salaires stagnants et une croissance économique inexistante, qui ne permettent pas aux ménages de suivre l’inflation immobilière.
Après Bangkok, les villes les moins abordables sont Mumbai et Mexico City (66 %), suivies de Hong Kong (60 %) et Johannesburg (58 %). À l’inverse, des villes comme Austin, Dallas ou Brisbane affichent des ratios plus équilibrés grâce à des politiques de logement plus souples, une offre plus abondante, et des revenus plus élevés.
Ce niveau de dépense locative réduit fortement le pouvoir d’achat des ménages. Bangkok se classe parmi les villes où le revenu résiduel après paiement du loyer est le plus faible, loin derrière Singapour, San Francisco ou Abu Dhabi, où les habitants conservent plusieurs milliers de dollars après avoir payé leur logement. Les Bangkokiens dépensent donc peu pour leur nourriture.
En résumé, Bangkok combine une offre immobilière limitée, des coûts de construction élevés, et des revenus insuffisants, ce qui en fait aujourd’hui la ville la plus difficile au monde pour les locataires. Ces constats ne concernent pas les expatriés aux revenus plus élevés, mais bien les Thaïlandais, dont beaucoup vivent avec 400 bahts par jour, soit, moins de 15 000 bahts par mois.
Le rapport lié montre qu’il est encore possible de se loger dans les grandes villes françaises (zone verte). Bruxelles, Montréal et Genève sont en zone orange ou « moyenne » et, bien sûr, Paris se trouve en zone rouge (chère). On notera que, quel que soit le pays, Thaïlande y compris, se loger dans les petits bourgs s’avère bon marché.



