Le président russe Vladimir Poutine a accepté des invitations à se rendre en Thaïlande et au Vietnam, ont annoncé, ce mercredi, les gouvernements des deux pays d’Asie du Sud-Est.
« Je l’ai invité à se rendre en Thaïlande l’année prochaine », a déclaré aux journalistes le Premier ministre thaïlandais Srettha Thavisin, au sujet de Vladimir Poutine. « Le président Poutine aime Phuket, je crois savoir qu’il s’y rend souvent », a-t-il ajouté.
Poutine a accepté l’invitation, mais la date de sa venue n’a pas encore été fixée, selon un communiqué du gouvernement thaïlandais.
Le dirigeant russe a également répondu « avec plaisir » à l’invitation de son homologue vietnamien, Vo Van Thuong, pour venir visiter « bientôt » le Vietnam, a annoncé, ce mardi Hanoï.
Moscou est l’un des principaux alliés du régime communiste vietnamien, depuis l’époque soviétique, notamment pour lui fournir des armes.
Vo Van Thuong et Srettha Thavisin ont rencontré Poutine à Pékin en marge du Forum des Nouvelles routes de la soie organisé dans la capitale chinoise.
L’invasion de l’Ukraine par la Russie a plongé Poutine dans un isolement international, lui laissant peu d’alliés. Depuis un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) prononcé à son encontre en mars pour les déportations présumées de milliers d’enfants ukrainiens vers la Russie, son voyage en Chine est son deuxième déplacement à l’étranger.
La Thaïlande qui n’a pas ratifié le statut de Rome – traité fondateur de la CPI — a choisi de maintenir sa coopération avec la Russie. Le Vietnam n’a pas signé le texte.
Cette année, plus d’un million de Russes se sont rendus en Thaïlande, pays fortement dépendant du tourisme.
La Thaïlande a récemment modifié ses règles en matière de visas afin de permettre aux Russes de visiter le royaume pour une durée maximale de trois mois, contre 30 jours auparavant.
En 2022, la Thaïlande, comme la Chine et l’Inde, s’était abstenue lors d’un vote de l’Assemblée générale des Nations unies visant à condamner l’annexion par la Russie de régions du Sud et de l’est de l’Ukraine.
Selon Arun Saronchai du Thai Inquirer, « La guerre d’agression actuelle de la Russie en Ukraine et les prétendus camps de concentration chinois au Xinjiang ne sont pas anecdotiques mais remettent en question la conception mondiale des droits de l’homme.
Après la transition récente d’une junte militaire dirigée par Prayut Chan Ocha à une gouvernance démocratique naissante, la population thaïlandaise envisageait un changement de paradigme, une aube où les droits de l’homme et la démocratie renaîtraient. Pourtant, les récents engagements diplomatiques du Premier ministre Srettha déçoivent.
Le nouveau gouvernement Pheu Thai a été perçu comme un signe avant-coureur de changement. Cependant, l’alliance diplomatique avec les dirigeants de nations connues pour leurs violations des droits de l’homme mine subtilement le tissu démocratique que la Thaïlande tente méticuleusement de tisser.
Les réunions du Premier ministre Srettha avec les dirigeants des principaux conglomérats chinois soulignent le renforcement des liens économiques. Si la vie économique est essentielle, elle ne doit pas éclipser les principes cardinaux des droits de l’homme et de la démocratie.
La boussole diplomatique de la Thaïlande devrait naviguer avec un gouvernail moral. L’impératif de renforcer les liens économiques doit coexister harmonieusement avec une position ferme sur les droits de l’homme et les principes démocratiques. » conclut Arun.
Arun oublie qu’à aucun moment de son histoire, la Thailande n’a été un parangon de défense des droits de l’homme et que le pragmatisme effréné a toujours prévalu en matière de politique internationale, en particulier dans le Thaksinisme.
D’ailleurs, les observateurs affirment que Thaksin resserre de plus en plus son étreinte sur Srettha, devenu marionnette, en ayant placé tous ses fidèles aux postes clé.
