Jeudi soir, une réunion publique a permis à notre députée, Anne Genetet de longuement s’exprimer sur les inquiétudes que la CFE suscite chez ses adhérents.
Le conseiller consulaire Claude Bauchet a également largement pris la parole pour détailler les problèmes causés par la CFE.
Mme Genetet a clairement dit que la pérennité de la CFE était menacée.
Elle a sollicité trois ministres pour évoquer la situation. Un seul a répondu, celui de la santé, mais comme le titulaire du poste change sans cesse, il est difficile d’avoir un dialogue suivi.
Elle considère comme M Bauchet que l’État doit prendre en charge la totalité du coût des cotisations des plus en difficulté (les « aidés »). Actuellement la subvention gouvernementale est insuffisante ce qui creuse le déficit de la CFE. Mais si elle convient que « l’État doit jouer son rôle » en payant les cotisations des adhérents aidés, elle s’oppose à ce que l’on utilise l’argent du contribuable pour boucher les déficits dus à des gestions catastrophiques de la CFE par l’équipe actuelle et la précédente qui aurait falsifié les chiffres.
Un reproche important que font Mme Genetet et M Bauchet à la CFE, c’est qu’elle ne communique pas ses statistiques. Elles n’ont pourtant rien de « secret défense » et elles pourraient aider les uns et les autres à trouver des solutions. Sur les 4000 adhérents à la CFE en Thailande, on ne sait pas combien possèdent une mutuelle. C’est l’un des nombreux chiffres que la CFE refuse de communiquer aux élus.
Ainsi Mme Genetet demande un audit de la CFE afin que tout un chacun connaisse et comprenne la situation. Elle affirme se battre en permanence pour que les Français de sa circonscription, et les autres, soient mieux traités par la CFE.
Si l’État siège au conseil d’administration de la CFE, ce n’est pas le cas des parlementaires. Mme Genetet fait remarquer que seuls 4 députés sur les 11 représentants les Français de l’Étranger sont intéressés par le dossier CFE car ceux qui couvrent les pays européens ne sont pas concernés. Paradoxalement, c’est du côté des 8 sénateurs que l’on compte le plus de parlementaires.
Si le dézonage (de 2 à 3) de la Thailande choque de par l’importance de la communauté française dans le pays, il y a eu 13 autres dézonages le 1er janvier 2024.
M. Bauchet fait remarquer que pour 1 € versé par les Français de Thailande, la CFE dépense 1,85 €. Les dépenses pour les hospitalisations sont égales à celles des consultations.
Selon une étude, les hôpitaux choisis par le prestataire de service VYV sont 42 % plus chers que la moyenne des hôpitaux privés et 2 ou 3 plus chers que les hôpitaux publics.
Ainsi, si les dépenses étaient simplement divisées par deux, les cotisations versées suffiraient à couvrir les frais.
Cependant, il faut rappeler que les expatriés français de Thailande sont souvent des retraités qui vieillissent chaque jour un peu plus et qui donc vont coûter toujours plus. 60 % ont plus de 60 ans et 35 % plus de 70 ans. L’équilibre est donc quasi impossible à atteindre. Il faut impérativement attirer de jeunes expatriés à la CFE.
Le prestataire choisi par la CFE, VYV, n’a AUCUN représentant en Thailande et fait appel à un… prestataire local. VYV n’a jamais voulu communiquer sur ce point mais une enquête a permis de découvrir son nom. Il est de notoriété publique que ces « agents » s’entendent avec les hôpitaux les plus chers et reçoivent des rétrocommissions de 15 à 20 %. Bien sûr aucune preuve ne permet d’étayer cette affirmation qui reste donc officieuse et hypothétique.
On comprend pourquoi il est impossible actuellement de faire entrer des hôpitaux moins chers dans le système. La CFE n’est évidemment même pas au courant de ces pratiques et ne bénéficie pas de ces commissions.
Un Français de Thailande prépare actuellement un dossier concernant les établissements de soin moins chers.
Il faut, par ailleurs, cesser de considérer les employés des hôpitaux publics comme des ignares. Les factures sont déjà totalement informatisées et souvent en anglais. L’argument de la CFE « ça cause pas anglais dans le public » est irrecevable.
Il convient donc d’influer par le haut (Mme Genetet auprès du ministre de tutelle) et par le bas (les Français de Thailande, leurs associations et leurs élus) pour faire progresser le dossier.
Mme Genetet qualifie la politique inepte de la CFE de « fuite en avant ». En effet, baisser les remboursements ne fera que mener l’organisation au bord du gouffre. Qui paierait cher pour n’avoir rien en échange ? La stratégie de « punir » les adhérents est mortelle pour la CFE. Et ses adhérents.
Les Exemples de la médiocrité de la CFE sont légion : incapacité à parler anglais, retard dans les remboursements, communication avec les adhérents nullissime, recherche de nouveaux clients inexistante en particulier chez les jeunes (les Européens et les Suisses ont le droit de s’inscrire à la CFE, il existe là un réservoir énorme d’adhérents que la CFE ne démarche pas).
Bien sûr, ne s’intéresser qu’à la situation de la Thailande est réducteur mais c’est aussi emblématique car la communauté est suffisamment importante pour bien illustrer le rôle de la CFE dans le monde des expats, d’autant qu’un quart du déficit de la CFE est dû aux adhérents du royaume.
A ce stade et avec le dézonage, il devient impossible de payer le « reste à charge » pour qui n’a pas de mutuelle. En effet dans les hôpitaux VYV – CFE, une intervention coûte vite un million de bahts. Qui peut payer 300 000 bahts ? Les conseillers consulaires reçoivent des lettres de Français qui annoncent se laisser mourir puisqu’ils ne peuvent plus se faire soigner.
On aurait pu penser que c’était une volonté du président de la république et du gouvernement français de « laisser mourir » également la CFE. Mme Genetet qui affirme clairement « Il ne faut pas que cette caisse disparaisse », pense que le total désintérêt des autorités françaises est plus dû à des dysfonctionnements de l’administration et de l’État qu’à une vision fausse des Français de l’étranger (de jeunes expats aux salaires mirobolants et pouvant se payer une assurance anglo-saxonne).
Les conseillers, la députée et tout un chacun ont pu donner de nombreux exemples prouvant que l’administration française ne fonctionne pas correctement. Mme Genetet parle de « réponses inacceptables » de la part de certains fonctionnaires.
Une mission de dirigeants de la CFE aura lieu le mois prochain à Bangkok. M Bauchet, les autres conseillers et les associations ont des propositions concrètes mais souvent, on a l’impression, vu de l’extérieur, que les décideurs de la CFE ne comprennent strictement rien à l’assurance santé.
