
Les autorités ont sous-estimé le nombre de blessés et de décès dus aux accidents de la circulation, selon une ancienne conseillère de l’OMS sur la prévention des blessures en Asie.
La Dr Chamaiphan Santikarn s’est inquiétée du manque de transparence des rapports gouvernementaux sur les accidents de la route et des efforts déployés pour réduire le nombre de blessés et de décès. Les statistiques officielles de la campagne de 10 jours, du 27 décembre 2024 au 5 janvier 2025, ont fait état de 2 467 accidents, 2 376 blessés et 436 décès. Cependant, ces chiffres sont bien inférieurs à ceux rapportés par le Centre d’opérations d’urgence de santé publique du ministère de la Santé publique, qui a enregistré des chiffres 10 fois plus élevés.
Le rapport des professionnels de la santé du ministère du 6 janvier 2025 résumait qu’entre le 27 décembre 2024 et le 5 janvier 2025, il y a eu 31 572 blessés, 537 décès, 16 026 appels médicaux d’urgence et 8 347 hospitalisations.
2376 blessés pour la police, 31 572 pour le corps médical. CQFD.
La Dr Chamaiphan a souligné une différence de 101 décès entre le décompte officiel et le rapport du ministère, plus d’une centaine de décès n’étant pas comptabilisés dans les données officielles. Malgré 1 768 points de contrôle et 50 114 agents déployés, les chiffres sont incomplets. Il est même possible que les chiffres réels soient supérieurs à ceux du ministère de la Santé.
Elle a également souligné que la conduite en état d’ivresse était la principale cause de blessures et de décès, avec 4 798 cas, dont 4 080 concernaient des conducteurs de moins de 20 ans. La Dr Chamaiphan s’est dite déçue par les signaux contradictoires que les dirigeants politiques envoient au public, comme le fait de préconiser des réductions d’impôts sur le vin et de prolonger les heures d’ouverture des boîtes de nuit jusqu’à 4 heures du matin, ce qui, selon elle, aggrave les problèmes liés à l’alcool. On notera que les Thaïlandais qui conduisent ivres ne boivent pas de vin, mais plutôt de l’alcool de riz quasi gratuit ou de la bière.
La seule statistique cohérente du gouvernement, selon elle, était que les motos restaient les principaux véhicules impliqués dans les accidents, avec 84,3 % des décès. Dans certaines provinces où le taux de mortalité est le plus élevé, des accidents de moto se produisaient toutes les 20 minutes, entraînant en moyenne trois décès par heure pendant la période des fêtes.
C’est la raison pour laquelle, répéter les éléments de langage du gouvernement quant au succès de ses campagnes de prévention pendant les vacances est inutile. Les chiffres pendant les périodes de grande migration sont inférieurs à ceux des jours normaux.