
En Thaïlande, seuls 6 % des enfants de familles pauvres accèdent à l’enseignement supérieur, contre 71 % dans les familles aisées. Le taux de scolarisation au lycée est de 83 % pour les 10 % les plus riches, mais seulement de 46 % pour les 10 % les plus pauvres. L’accès aux espaces d’apprentissage informels, comme les musées et les bibliothèques, est également limité pour les jeunes thaïlandais et peu encouragé par les adultes. De plus, les étudiants thaïlandais manquent de capacités d’apprentissage et d’adaptabilité, car on ne les forme pas à l’initiative et à la prise de responsabilités.
L’Institut thaïlandais de recherche sur le développement propose des réformes pour améliorer l’éducation :
- Mettre à jour le programme plus fréquemment pour inclure l’adaptabilité, l’autoapprentissage et les compétences numériques.
- Améliorer l’accès aux espaces d’apprentissage informels, en créant davantage de bibliothèques, parcs et musées.
- Redéfinir le rôle de l’enseignant pour qu’ils deviennent des facilitateurs, guidant les étudiants dans l’application concrète de leurs connaissances.
En 2024, on l’a déjà écrit, plus d’un million d’enfants n’étaient pas scolarisés en Thaïlande. Bien que certaines initiatives aient permis de réintégrer 300 000 enfants dans le système éducatif, 700 000 restent exclus.
À l’occasion de la journée de l’enfant, samedi dernier, le professeur Luechai Sringernyuang, grand spécialiste de l’éducation, appelle à repenser les approches d’apprentissage et à rendre l’éducation plus accessible et adaptable. Il souligne également que les difficultés des enfants non scolarisés reflètent des problèmes systémiques plus profonds. Pour lui, le bien-être des enfants et des familles doit devenir une priorité nationale. La qualité de la vie des familles n’est jamais évoquée par les gouvernements, ainsi il n’existe pas de crèches ni de clubs de sports ou de musique.
Chaque enfant non scolarisé représente un potentiel inexploité pour l’avenir de la Thaïlande. Repenser l’éducation et créer des systèmes inclusifs est essentiel pour garantir qu’aucun enfant ne soit laissé pour compte. Prayut CHan-o-cha revendiquait une approche dans laquelle les enfants de familles pauvres n’avaient pas besoin de passer tant de temps à l’école, puisqu’ils finiraient dans un emploi non qualifié.
La Thaïlande ne sortira jamais du piège des « pays à revenu intermédiaire » si elle ne forme pas sa jeunesse.