Sept (six selon certains médias) travailleurs migrants ont été écrasés à mort et un autre a été grièvement blessé lorsqu’une énorme grue s’est effondrée sur un chantier de construction d’une usine dans le district de Pluak Daeng, province de Rayong.
Après l’accident, survenu vendredi vers 17 heures, les travailleurs survivants ont empêché les équipes d’urgence de récupérer les corps des personnes décédées jusqu’à ce que la direction de l’entreprise accepte de verser des indemnisations aux familles des victimes, mais ils ont laissé les blessés partir pour l’hôpital de district.
Quatre énormes blocs de ballast en béton se sont également écrasés au sol.
La négociation entre les travailleurs survivants et les autorités qui voulaient récupérer les cadavres pour les autopsier a duré toute la nuit.
La cause de l’accident fait toujours l’objet d’une enquête.
Les victimes étaient toutes des ouvriers. «L’accident s’est produit lors de la construction d’une usine de cheminées métalliques» dans la province de Rayong (sud-est), a déclaré le chef de la police locale, Chaipong Sangpongchai.
Les accidents de chantiers sont courants dans le pays, où les entreprises tiennent souvent peu compte des règles de sécurité et exercent leur activité sans permis. Les migrants paient un lourd tribut à l’absence d’intérêt pour la santé d’autrui des patrons, en particulier chinois dans le cas présent (à confirmer).
En janvier, une explosion dans une usine de feux d’artifice à Suphan Buri avait tué 23 personnes. En juillet 2023, dix personnes étaient mortes, et une centaine blessées, dans une autre explosion dans une usine de Narathiwat.
Samedi matin, L’employeur demande que le versement d’un indemnité de 1,6 million de baht par mort soit progressif comme si cette multinationale n’avait pas 10 millions en caisse.
300 à 500 travailleurs se sont tout d’abord mutinés pour exiger une compensation de 5 millions de bahts par mort, pour leur famille. Les négociations ont duré 7 heures.
Un travailleur explique qu’il ne fait pas confiance à son employeur car il y aurait déjà eu un accident, en l’occurrence une électrocution ayant causé un mort. Mais l’employeur a refusé de payer une indemnisation.
Le colonel Pol Chaiphong Saengphongchai, explique la mutinerie de la même façon. Après 5 millions, les migrants ont accepté 2 millions de bahts, hors paiements de sécurité sociale. Mais l’employeur trouvait que c’était encore trop.
M. Chutipong Phiphobphinyo, député de Rayong, est venu négocier.
Le montant de l’indemnisation a été convenu à 1 600 000 bahts, fonds de sécurité sociale compris. L’usine sera responsable de tous les frais funéraires, nul doute qu’ils seront minimes comparés à ce qui a été octroyé récemment à la famille d’une médecin écrasée par un motard (300 000 bahts).
Le patron serait d’accord pour payer 500 000 bahts par mort dès maintenant et le reste plus tard. Le solde serait versé dans les trois mois mais personne ne sait si le patron paiera. Les autorités auraient enfin récupéré les corps ce samedi matin et ils auraient été conduits à l’hôpital Pluak Daeng.
Certains patrons en Thailande exploitent les migrants qui font tourner le pays de manière éhontée. Les migrants sont toujours sujet à des tracasseries administratives et policières et sont parfois considérés comme des humains de seconde zone.

